Évidemment, personne ne présente les choses d'une manière aussi extrême. Mais pour le non-initié, les conséquences annoncées de cette augmentation globale des températures peuvent paraître "catastrophistes". Et pourtant, le bilan humain de ce réchauffement pourrait être très lourd, de manière directe et indirecte.

Que dit le rapport du GIEC sur le sujet ?

Que l'être humain n'est pas menacé... directement. En revanche, toutes sortes d'éléments plus ou moins nécessaires à sa survie et à sa santé vont être largement dégradés, voire détruits. L'habitat naturel de nombreuses espèces est menacé.

Si l'on ne parvient pas à limiter l'augmentation des températures à 1,5°C (pire, si l'on dépasse les 2°C), 8 % de l'habitat des vertébrés, 18 % de celui des insectes, et 16 % de celui des plantes auront disparu. La production de céréales (blé, maïs, riz, sorgo) sera de moins en moins rentable. Et presque tous les récifs coralliens seront dégradés, avec des conséquences sur la biodiversité.

 

 

Du côté des océans, ce n'est pas plus brillant. Avec une augmentation de 1,5°C, il y aura 1 million et demi de poissons en moins pour la pêche. Avec une augmentation de 2°C, ce chiffre tombe à 3 millions de poissons en moins. Or plusieurs centaines de millions de personnes dans le monde dépendent directement de la pêche pour se nourrir au quotidien.

 

 

Enfin, une augmentation de 2°C entraînera une hausse du niveau de la mer plus importante de 10 cm par rapport à une augmentation de 1,5°C. Les experts du GIEC estiment que cette dernière entraînera déjà une hausse de 26 à 77 cm d'ici 2100. Ces 10 cm supplémentaires n'ont l'air de rien, mais ils impliquent l'exposition de 10 millions de personnes en plus au risque de submersion côtière.

 

Qu'en disent les experts ?

Entre neige artificielle, agriculture et robinets, la Haute-Savoie n'a plus assez d'eau pour tout le monde

Pour Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, ces effets indirects du réchauffement climatique, on peut déjà les constater  : "on est dans un monde où l'on voit les effets de 1°C de réchauffement, en particulier avec les vagues de chaleur plus fréquentes, plus intenses, et une augmentation de l'intensité des pluies torrentielles dans certaines régions."

Ces effets indirects seront aussi complétés par des effets bien plus directs dans certaines situations, comme le manque d'un élément vital, l'eau : "Si vous vivez dans des zones de haute montagne, qui vont être exposées à des modifications de l'abondance en eau, par exemple, par le recul de l'enneigement ou des glaciers, ça aura des effets immédiats", explique-t-elle. "Parmi les effets immédiats, on s'attend aussi à l'augmentation des sécheresses, en particulier dans les régions de climat méditerranéen (les pourtours de la Méditerranée, le sud de l'Afrique, la Californie, le Mexique, l'Amérique centrale...), et à ce que _la population mondiale exposée au manque d'eau soit multipliée par deux entre un réchauffement de 1,5°C et un réchauffement de 2°C._"

À l'inverse, "il y a une _augmentation de la population exposée aux risques d'inondations fluviales et de submersion côtière_", mais aussi "le risque associé aux feux de forêt, qui augmente". Et le réchauffement ne touchera pas que les campagnes et les régions rurales : "il y a des risques liés à l'augmentation de la fréquence et de la durée des vagues de chaleur, dont les effets sont démultipliés dans les villes. Dans certaines zones, avec 3 ou 4°C en plus sur les pics de vagues de chaleur, on serait aux limites de l'habitabilité humaine. C'est le cas en particulier dans les régions tropicales, avec des conditions à la fois très chaudes et très humides, très difficiles à supporter pour des personnes fragiles."

Enfin, l'augmentation des températures a aussi des conséquences directes sur la santé humaine. "On identifie des risques sur un certain nombre de maladies à vecteur, qui se déplacent et changent de région à mesure que les conditions, en particulier chaudes et humides, leur sont favorables. On a ainsi analysé le paludisme et la dengue, avec des effets très contrastés selon les régions."

Conclusion

Cette différence de 0,5°C est tout sauf insignifiante. Pour les spécialistes, elle aura des conséquences directes et indirectes plus ou moins désastreuses sur l'humanité, au niveau global mais aussi avec des variations selon les régions. Nous n'en mourrons pas tous, mais nous serons bien plus nombreux à mourir avec +2°C qu'avec +1,5°C.

 

Auteur : Olivier Bénis@OlivierBenis

Source : https://www.franceinter.fr/environnement/climat-va-t-on-tous-mourir-si-la-temperature-grimpe-de-2degc-au-lieu-de-1-5degc

 

Signature panda violet

 

 

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