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* Evynou 35 *

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6 février 2015

Des enfants vendus, crucifiés, enterrés vivants par l'EI

Enfants de la minorité Yazidi dans un camp de réfugiés en Irak. Des membres de l'Etat islamique vendent des enfants irakiens comme esclaves sexuels et en tuent d'autres en les crucifiant ou en les enterrant vivants, dit le Comité des droits de l'enfant, un organisme des Nations unies. /Photo prise le 23 août 2014/REUTERS/Youssef Boudlal

GENEVE (Reuters) - Des membres de l'Etat islamique vendent des enfants irakiens comme esclaves sexuels et en tuent d'autres en les crucifiant ou en les enterrant vivants, dit le Comité des droits de l'enfant, un organisme des Nations unies, dans un rapport publié mercredi.

Des Irakiens mineurs sont de plus en plus souvent utilisés par le groupe islamiste pour commettre des attentats suicides, jouer le rôle d'informateurs ou servir de boucliers humains pour protéger des installations des bombardements de la coalition emmenée par les Etats-Unis.

"Nous sommes vraiment très préoccupés par la torture et le meurtre de ces enfants, en particulier ceux qui appartiennent à des minorités, mais pas seulement", a déclaré Renate Winter, experte appartenant au comité. Des enfants appartenant à la communauté Yazidi ou à la communauté chrétienne font partie des victimes.

"Nous avons des informations selon lesquelles des enfants, en particulier des enfants déficients mentaux, sont utilisés comme kamikazes, très probablement sans qu'ils s'en rendent compte", a-elle dit. "Une vidéo diffusée (sur internet) montre de très jeunes enfants, d'environ huit ans et moins, qui sont entraînés pour devenir des enfants soldats."

L'Etat islamique, émanation d'Al Qaïda qui a décrété l'été dernier l'instauration d'un califat à cheval sur la Syrie et l'Irak, a fait des milliers de victimes et provoqué le déplacement de milliers d'autres au cours de ce que les Nations unies qualifient de règne de terreur.

Le comité des Nations unies, dans son rapport, dénonce "l'assassinat systématique d'enfants appartenant à des minorités religieuses ou ethniques par des membres de l'organisation de l'Etat islamique, y compris plusieurs cas d'exécutions de masse de garçons, ainsi que des décapitations, des crucifixions et des ensevelissements d'enfants vivants".

L'Etat islamique en outre, poursuit le rapport, est responsable de violences sexuelles systématiques et notamment d'enlèvement et d'asservissement sexuel d'enfants. "Les enfants de minorités ont été capturés dans nombre d'endroits, vendus sur des marchés avec sur eux des étiquettes portant des prix, ils ont été vendus comme esclaves".

Les dix-huit experts indépendants qui ont contribué à la rédaction de ce rapport demandent aux autorités irakiennes de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les enfants qui vivent sous le joug de l'Etat islamique et de poursuivre en justice les auteurs de ces crimes.

(Stephanie Nebehay, Nicolas Delame pour le service français, édité par Gilles Trequesser)

Source : https://fr.news.yahoo.com/des-enfants-vendus-crucifi%C3%A9s-enterr%C3%A9s-vivants-par-lei-181308714.html

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5 février 2015

Quand Dieu n’existait pas !

Olivier ADAM

J’allume la télévision, la radio. Et ils sont là. Partout. Des religieux. De toutes confessions. Des durs. Des mous. Des excités. Des conciliants. Ils s’expriment. Au même titre que les élus, les chercheurs, les intellectuels. Ils formulent des analyses, émettent des préconisations. S’immiscent dans le débat public. Ils ont voix au chapitre. On les consulte. On écoute leurs recommandations. Leurs souhaits. Leurs exigences, même. Mariage et adoption pour tous. Fin de vie. Et même, depuis Charlie, fanatisme religieux (!), liberté d’expression (!!), laïcité (!!!). Ils sont là, partout, arpentent les plateaux. Et s’ils ne sont pas là, on parle d’eux. On tient compte de leur «sensibilité». On nous dit qu’il faut veiller à ne pas les heurter. Et tant pis si, par leurs incursions hors des lieux de culte, ils heurtent les athées et nuancent d’emblée une laïcité pourtant non négociable.

J’allume la télévision, la radio. Et me retrouve projeté dans des temps très lointains et très obscurs. Des temps que je n’ai pas connus. Et que je ne pensais pas connaître un jour. Parce qu’on se croyait délivrés. Affranchis. J’ai grandi en banlieue. Un écheveau de villes plus ou moins tranquilles, bien mélangées, avec leurs cités déjà sensibles, leurs lotissements et un reste de culture prolétaire à l’ancienne. J’avais des copains beurs, des copains blacks, la plupart vivaient dans les HLM. On ne parlait pas de musulmans. Ceux qui l’étaient ne s’en réclamaient jamais. Comme aurait dit Charb : ils faisaient le ramadan comme d’autres fêtaient Noël, par habitude et parce que ça rythmait l’année, rien de plus.

On ne savait pas si untel ou untel était juif ou autre. S’il était pratiquant ou non. D’ailleurs les racistes n’étaient pas «islamophobes». Ils se contentaient de détester les Arabes et les Noirs. Et on les emmerdait. Et l’antisémitisme était juste un truc immonde de très vieux cons, qui allait disparaître avec la dernière génération à l’avoir nourri. On avait grandi bercés par les disques de nos parents, Brel, Brassens et Ferré. On avait passé notre enfance à écouter Renaud, à regarder Coluche et Desproges, à s’endormir devant Polac et Cavanna. On chourait le Canard de nos pères pour dévorer les dessins de Cabu. Notre prof préféré nous faisait commenter les dessins de Charlie. On était tous un peu anars. On bouffait du religieux (curés imams rabbins tous dans le même sac), on se foutait des flics, de l’armée, de la nation, des fachos. Et l’internationale serait le genre humain. A nos yeux, la religion n’était qu’une vieille scorie déliquescente, un reste d’obscurantisme dont on avait mis des siècles à se délivrer mais ça y était, c’était fait, on tenait le bon bout. Il y avait bien quelques cathos de nos âges mais ils restaient entre eux dans leurs écoles privées, se retrouvaient au catéchisme, se côtoyaient chez les scouts. C’était juste des sujets de plaisanteries. Des types coincés et des filles pas futes-futes, dotés de parents bornés. Nous, les seules paroles du Christ qu’on se refilait c’étaient les dernières : un clou je glisse.

Au final, qu’on soit blanc, black ou beur, la religion, c’était juste un hobby bizarre, un truc du dimanche matin pour la plupart, qui nous faisait un peu froid dans le dos parce que ça ressemblait quand même à un genre de secte et franchement, quand on les voyait sur le parvis de l’église en rentrant de la boulangerie, ils ne faisaient pas envie. Ils étaient tous gris tous fermés tous coincés dans leurs croyances irrationnelles et leurs principes étriqués. Mais on les plaignait plus qu’autre chose : avec tout ça, ils allaient rater Téléfoot. Nos parents ne nous démentaient pas, ceux qui avaient été élevés dans la religion nous répétaient combien nous étions chanceux de nous construire en esprits libres, guidés par des enseignants soucieux de former des citoyens éclairés et non par des curés. Quant à ceux des cités, dont beaucoup étaient vaguement musulmans, jamais je n’ai entendu l’un d’eux invoquer le Prophète, ni même mentionner le Coran. C’étaient d’autres temps.

La citoyenneté, la liberté l’égalité la fraternité, et le combat qu’il fallait mener pour que ces belles paroles deviennent des réalités : c’était ça, le projet commun. Ce qui nous projetait ensemble vers l’avenir. La laïcité était un principe intangible. Et l’athéisme n’était pas une croyance parmi d’autres mais un idéal universel. On voulait bien admettre qu’il y ait encore quelques volontaires pour s’aveugler, on voulait bien apprendre à le tolérer, pourvu que tout ça reste dans le silence des églises, des synagogues et des mosquées. Que la religion demeure une occupation strictement privée et vaguement honteuse. Un genre d’hygiène personnelle. Comme le yoga, en plus sectaire. Ou les arts martiaux, en moins physique. Oui vraiment, c’était une autre époque. Une époque bénie.

Cette chronique est assurée en alternance par Olivier Adam, Christine Angot, Thomas Clerc et Marie Darrieussecq.

Olivier ADAM

Source :

http://www.liberation.fr/chroniques/2015/01/30/quand-dieu-n-existait-pas_1192366

 

 

 

5 février 2015

Laïcité sans exception !

bandeau_petition_blaspheme

8 membres de la rédac­tion de Charlie-Hebdo et 1 poli­cier chargé de les pro­té­ger sont morts pour la liberté d’expression dans un atten­tat qui a fait 3 autres vic­times. En France, cette liberté fon­da­men­tale implique le droit de cri­ti­quer les reli­gions, et de les tour­ner en déri­sion. Ce que les dogmes reli­gieux appellent « blas­phème » est rela­tif aux seuls adeptes d’un culte donné, et ne sau­rait donc s’appliquer à l’ensemble des citoyens. Le blas­phème est non seule­ment inconnu du droit de la Répu­blique, mais légi­time et auto­risé. Seules sont inter­dites et sanc­tion­nées péna­le­ment les attaques contre les per­sonnes ou les groupes de per­sonnes, quand elles revêtent un carac­tère dif­fa­ma­toire, raciste, anti­sé­mite, xéno­phobe, ou dis­cri­mi­na­toire.
Or nous rap­pe­lons qu’il sub­siste encore, dans les dépar­te­ments d’Alsace et la Moselle, un « délit de blas­phème », ves­tige dans le « droit local des cultes » de l’occupation bis­mar­ckienne de 1870. Il est tou­jours prévu et réprimé par l’art. 166 du droit pénal local.

Les asso­cia­tions laïques sous­si­gnées exigent l’abrogation immé­diate, par voie légis­la­tive, de ce délit de blas­phème déro­ga­toire aux lois de la Répu­blique, et à jamais lié à la jus­ti­fi­ca­tion pré­ten­due de meurtres barbares.

Une telle abro­ga­tion ne por­te­rait aucu­ne­ment atteinte au libre exer­cice des cultes, puisque celui-ci est garanti par­tout en France par la Consti­tu­tion et la loi du 9 décembre 1905. Cet acte hau­te­ment sym­bo­lique nous paraît un devoir mini­mal du Par­le­ment et du Gou­ver­ne­ment fran­çais, à l’égard de la mémoire des vic­times de la liberté d’expression, saluée le 11 jan­vier par des mil­lions de per­sonnes. Mettre fin à cette déro­ga­tion locale poten­tiel­le­ment meur­trière aura en même temps la valeur d’une réaf­fir­ma­tion, pour l’ensemble du ter­ri­toire, de la por­tée des liber­tés républicaines.

  • CLR (Comité laï­cité république)
  • ÉGALE (Ega­lité, Laï­cité, Europe)
  • UFAL (Union des familles laïques)

Signez la péti­tion sur le site de l’UFAL

4 février 2015

La Jordanie, pays que je connais bien !

La Jordanie exécute deux jihadistes après le meurtre d'un pilote brûlé vif par l'Etat islamique

Deux Irakiens, Sajida Al-Rishawi, condamnée à mort pour sa participation à des attentats meurtriers en 2005 à Amman, et Ziad Karbouli, un responsable d'Al-Qaïda, ont été exécutés, mercredi 4 février.

La Jordanie a mis ses menaces à exécution. Amman avait promis une réponse "terrible" après le meurtre d'un pilote jordanien par le groupe Etat islamique (EI). Le pays a procédé à l'exécution, mercredi 4 février à l'aube, de deux jihadistes irakiens condamnés à mort, dont une femme réclamée par l'EI. 

Le groupe Etat islamique a diffusé une vidéo, mardi 3 février, dans laquelle le pilote jordanien est brûlé vif dans une cage. Maaz Al-Kassasbeh, un sous-lieutenant de 26 ans, avait été capturé fin décembre par l'EI après le crash de son avion en Syrie où son appareil participait aux frappes de la coalition internationale.

"Un abominable meurtre"

Deux Irakiens, Sajida Al-Rishawi, condamnée à mort pour sa participation à des attentats meurtriers en 2005 à Amman, et Ziad Karbouli, un responsable d'Al-Qaïda, ont donc été exécutés.

Quelques heures après avoir condamné la "barbarie" des jihadistes, le président américain, Barack Obama, a reçu le roi Abdallah II de Jordanie à la Maison Blanche. "Le président et le roi Abdallah ont réaffirmé que l'abominable meurtre de ce courageux Jordanien ne servirait qu'à renforcer la détermination de la communauté internationale à détruire l'EI", a déclaré un porte-parole américain à l'issue de cette entrevue.

Par Mis à jour le 04/02/2015 | 07:55 , publié le 04/02/2015 | 06:14

Source :

http://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/offensive-jihadiste-en-irak/la-jordanie-execute-deux-jihadistes-apres-le-meurtre-d-un-pilote-brule-vif-par-l-etat-islamique_815481.html#xtor=EPR-2-%5Bnewsletterquotidienne%5D-20150204-%5Blestitres-colgauche/titre1%5D

Note de la blogueuse : j'ai vécu en Jordanie ; c'est un pays pacifiste "pris entre deux feux". Je suis atterrée de voir monter en puissance la violence et les crimes odieux de toutes parts. Jusqu'où l'homme va aller dans sa bêtise ???

3 février 2015

Proposition de loi relative à la maladie de Lyme,

N° 2291

_____

ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

QUATORZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 14 octobre 2014.

PROPOSITION DE LOI

relative à la maladie de Lyme,

(Renvoyée à la commission des affaires sociales, à défaut de constitution d’une commission spéciale
dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)

présentée par Mesdames et Messieurs

Marcel BONNOT, François VANNSON, Damien ABAD, Élie ABOUD, Laurence ARRIBAGÉ, Sylvain BERRIOS, Étienne BLANC, Valérie BOYER, Gérard CHERPION, Jean-Louis CHRIST, Dino CINIERI, Philippe COCHET, Édouard COURTIAL, Jean-Michel COUVE, Marie-Christine DALLOZ, Marc-Philippe DAUBRESSE, Rémi DELATTE, François de MAZIÈRES, Stéphane DEMILLY, Camille de ROCCA SERRA, Jean-Pierre DECOOL, Bernard DEFLESSELLES, Lucien DEGAUCHY, Nicolas DHUICQ, Dominique DORD, Marianne DUBOIS, Virginie DUBY-MULLER, Yannick FAVENNEC, Yves FOULON, Annie GENEVARD, Philippe GOSSELIN, Arlette GROSSKOST, Michel HEINRICH, Michel HERBILLON, Patrick HETZEL, Francis HILLMEYER, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, Valérie LACROUTE, Jacques LAMBLIN, Thierry LAZARO, Marc LE FUR, Bruno LE MAIRE, Dominique LE MÈNER, Frédéric LEFEBVRE, Pierre LEQUILLER, Véronique LOUWAGIE, Lionnel LUCA, Alain MARLEIX, Franck MARLIN, Patrice MARTIN-LALANDE, Alain MARTY, Damien MESLOT, Bernard PERRUT, Jean-Frédéric POISSON, Bérengère POLETTI, Didier QUENTIN, Frédéric REISS, Jean-Luc REITZER, Sophie ROHFRITSCH, Paul SALEN, François SAUVADET, Claudine SCHMID, Jean-Marie SERMIER, Fernand SIRÉ, Thierry SOLÈRE, Éric STRAUMANN, Claude STURNI, Alain SUGUENOT, Michèle TABAROT, Lionel TARDY, Guy TEISSIER, Dominique TIAN, Philippe VITEL, Michel VOISIN,

députés.

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

La borréliose de Lyme, couramment désignée sous le nom de « maladie de Lyme », est une maladie complexe. Elle tient son nom de la ville de Lyme, aux États-Unis, où elle a été décrite pour la première fois en 1975.

La borréliose de Lyme est une maladie infectieuse à transmission vectorielle. L’agent pathogène est en effet transmis à l’homme par le biais d’un « vecteur » contaminé, en l’occurrence la tique : on parle donc de « zoonose » (maladie transmise à l’homme par l’animal).

La bactérie responsable de la borréliose de Lyme est une bactérie du complexe Borrelia burgdorferi, qui est transmise à l’homme par morsure d’une tique infectée de l’espèce « Ixodes ricinus ». Les tiques s’infectent en se nourrissant du sang de certains animaux, eux-mêmes contaminés (les « réservoirs »).

Le centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (ECDC en anglais) estime à 12 % le nombre de tiques contaminées par cette bactérie en Europe. Les taux observés sont particulièrement élevés en Autriche, en République tchèque, dans le sud de l’Allemagne, en Suisse, en Slovaquie et en Slovénie, où plus de 20 % de tiques adultes seraient contaminées.

Elle peut évoluer sur plusieurs années ou décennies, en passant par trois stades. Non soignée et sans guérison spontanée au premier stade, après une éventuelle phase dormante, cette maladie peut à terme directement ou indirectement affecter la plupart des organes humains, de manière aiguë et/ou chronique avec des effets différents selon les organes et les patients, et finalement conduire à des handicaps physiques et mentaux. Des séquelles et rechutes sont possibles. Les critères diagnostiques, les dépistages, les traitements, comme l'aspect chronique de cette maladie font actuellement l'objet d'une controverse dans le monde médical, entre experts mondiaux.

Elle est classée parmi les « borrélioses » parce qu'induite par des bactéries du genre Borrelia et parmi les « maladies à tiques » car transmise principalement (semble-t-il) suite à une morsure de tique.

Pour des raisons encore mal comprises, elle est en plein développement, notamment en Europe, dans l'est et l'ouest des États-Unis. Présente dans 65 pays, elle est devenue la plus fréquente de toutes les maladies vectorielles transmises à l'homme dans l'hémisphère nord. Selon certaines études, elle a en 2009 dépassé le VIH en incidence elle se situe comme la 7e maladie la plus déclarée aux États-Unis où, autrefois cantonnée au nord-est, elle continue à gagner du terrain partout. En 2010, 9 États du nord ont déclaré 66 % des cas, les 34 % restants étant déclarés dans le reste du pays où l'augmentation du nombre de cas a été de 10 % en deux ans (2008-2010).

Cette zoonose affecte l'homme et de nombreux animaux sauvages et domestiques proches de l'homme (dont par exemple le chien, le chat, le cheval). Selon l'espèce et la souche de borrélie en cause, les symptômes peuvent être très différents et se caractérisent par une dominante nerveuse, arthritique ou dermatologique.

Vu la grande diversité des symptômes, la maladie de Lyme peut conduire à de nombreux diagnostics erronés, comme : sclérose en plaques, lupus, polyarthrite rhumatoïde, fibromyalgie, thyroïdien, fatigue chronique, dépression, maladie d'Alzheimer, maladie de Parkinson, autisme et bien d'autres, la différence étant souvent que les symptômes cèdent ici à l'antibiothérapie. De plus, il est arrivé que les tests classiques, faits à plusieurs reprises ou dans des laboratoires différents, d’une région à l’autre en France pour le même patient, ne détectent pas la contamination à la bactérie chez certains patients.

Un des problèmes les plus douloureux de cette maladie, du fait de sa complexité et de son caractère multiforme, est le déni dont elle fait l'objet spécialement dans son stade chronique, laissant un nombre impressionnant de malades non soignés en France (5 000 cas officiellement recensés en 2012 contre près de 1 million de patients traités en Allemagne.

Par ailleurs, la proposition de résolution européenne n° 2003 a été adoptée à l’unanimité à l’été 2014 ce qui nous impose aujourd’hui de traiter cette fondamentale question dans notre ordre juridique interne.

C’est pourquoi, compte tenu de ces éléments, il vous est proposé de légiférer sur la maladie de Lyme et ses aspects chroniques.

PROPOSITION DE LOI

TITRE IER

DE L'AMÉLIORATION DE LA CONNAISSANCE
DU NOMBRE, DES BESOINS ET DES MODALITÉS
DE PRISE EN CHARGE DES PERSONNES ATTEINTES
DE LA MALADIE DE LYME ET
DE TROUBLES APPARENTÉS

Article 1er

Dans un délai de deux ans à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement présente au Parlement un rapport relatif aux modalités de prise en charge des personnes atteintes de la maladie de Lyme et infections associées ainsi que ses aspects chroniques.

Ce rapport comporte notamment :

– une estimation du nombre des personnes atteintes par la maladie de Lyme et infections associées ainsi que ses aspects chroniques ;

– un bilan de la capacité des unités de consultation et d'accueil en secteur hospitalier ainsi qu'une évaluation des besoins prévisibles en moyens et personnels qualifiés pour les dix années suivantes ;

– une cartographie des zones à risque ;

– les modalités de transmissions notamment par transfusion sanguine ou voie sexuelle ;

– les modalités de dépistage et de traitement de la maladie.

Ce rapport formule également des propositions en vue d'améliorer la prise en charge des personnes atteintes de la maladie de Lyme et ses aspects chroniques.

TITRE II

DE LA FORMATION DES INTERVENANTS

Article 2

La maladie de Lyme et ses aspects chroniques constituent, en matière de formation médicale continue, un des thèmes nationaux prioritaires mentionnés au 1° de l'article L. 367-3 du code de la santé publique.

Article 3

Un plan national pour la maladie de Lyme est mis en œuvre sur cinq ans de 2015 à 2020.

Article 4

Ce plan portera sur les volets suivants :

– la recherche et les financements ;

– la veille sanitaire ;

– le dépistage ;

– le diagnostic ;

– l’information du public et des professionnels ;

– la prévention ;

– la déclaration obligatoire des données individuelles à l’autorité sanitaire par les médecins et les responsables des services et laboratoires de biologie médicale publics et privés.

Article 5

Les charges qui pourraient résulter pour les organismes de sécurité sociale sont compensées à due concurrence par la majoration des droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

Les charges qui pourraient résulter pour l’État sont compensées à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

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Source :

http://www.assemblee-nationale.fr//14/propositions/pion2291.asp

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1 février 2015

Podemos à l'assaut de la rue

 

Une semaine après la victoire d'Alexis Tsipras en Grèce, les Espagnols de Podemos organisent une « marche pour le changement » samedi à Madrid. Sans véritable mot d'ordre, mais avec un objectif officieux, pour le mouvement anti-austérité de Pablo Iglesias : donner des gages aux mouvements sociaux

Podemos devait rassembler samedi dans les rues de Madrid des dizaines de milliers de personnes lors d'une « marche pour le changement », contre la « caste » des politiques au pouvoir. C'est une première pour le mouvement de Pablo Iglesias, surgi il y a un an dans un petit théâtre de Madrid (le 17 janvier 2014), aujourd'hui donné favori, selon certains sondages, pour les législatives de la fin d'année 2015.

« Nous serons à l'étroit à Puerta del Sol », a pronostiqué Iñigo Errejón, numéro deux de Podemos, en référence à cette place au cœur de Madrid, qui avait servi de décor à la naissance du mouvement « indigné » en 2011. D'après lui, il s'agit « non pas de la mobilisation d'une formation politique, mais d'une mobilisation populaire et citoyenne, autour d'une nouvelle majorité ». Quelque 260 bus partis de province devaient converger vers le centre de la capitale. Sur le site conçu pour l'événement, des photos noir et blanc d'une foule rappellent – sans le dire explicitement – l'imaginaire de la Pépublique espagnole.

Comme le laissent entendre les deux vidéos qui circulaient cette semaine en amont de la mobilisation (ci-dessous), les revendications de cette marche sont pour le moins floues. « C'est une démonstration de force sans revendication précise, pour prouver que Podemos est capable de rassembler dans la rue, alors que l'on reproche souvent à Podemos de ne pas avoir de véritable base sociale », commente François Ralle Andreoli, un élu Front de gauche des Français de l'étranger, à Madrid, qui suit de près les évolutions de la gauche espagnole.

Parmi les personnalités qui devaient participer à la marche, Jean-Luc Mélenchon, du Front de gauche, l'eurodéputée portugaise de Bloco de Esquerda Marisa Matias, ou encore Ada Colau, cette activiste catalane qui s'est lancée dans la course à la mairie de Barcelone, en mai prochain, à partir d'une coalition de mouvements et partis anti-austérité, avec le soutien de Podemos (lire notre reportage à Barcelone à l'automne 2014). Quelques élus de l'aile gauche du PSOE, le parti socialiste, devaient aussi y participer à titre personnel.

L'année 2015 sera décisive pour la sortie de crise en Espagne, avec une batterie de scrutins électoraux tout au long de l'année. « La série "Crise" approche de son dénouement », ironise l'écrivain Isaac Rosa. Voici le calendrier : des régionales anticipées en Andalousie dès le mois de mars (qui seront difficiles pour Podemos), puis des municipales et d'autres régionales en mai, les régionales en Catalogne en septembre (en partie sur l'enjeu de l'indépendance) et enfin, a priori en novembre, des législatives (la date n'est pas encore fixée).

Alors que la gauche radicale s'est emparée du pouvoir en Grèce dimanche 25 janvier, beaucoup s'interrogent sur les capacités de Podemos de tenir la distance, et remporter les législatives de la fin d'année. Le mouvement de Pablo Iglesias devra d'abord limiter la casse lors des scrutins locaux et régionaux. Surtout, il devrait rester fidèle à sa stratégie d'absorption tous azimuts, par-delà l'échiquier gauche-droite, qui met mal à l'aise une partie de la gauche « indignée ».

Un an après sa naissance, le mouvement a beaucoup évolué. Soutenu à l'origine par les activistes d'un petit parti confidentiel, Izquierda Anticapitalista (IA, la gauche anticapitaliste), organisé autour de centaines de « cercles » à travers le pays (des assemblées qui rappellent celles du mouvement indigné), Podemos s'est « normalisé » lors de son congrès d'octobre, adoptant les structures de fonctionnement d'un parti politique assez vertical, au service de Pablo Iglesias et de ses proches (lire notre enquête sur Podemos publiée en octobre).

À gauche, nombreux sont ceux qui critiquent cette « Realpolitik électorale ». Ils s'inquiètent de voir le parti tourner le dos aux mouvements sociaux du pays, des « marées » (ces mobilisations anti-austérité dans les secteurs de la santé ou de l'éducation) aux mouvements très actifs contre les expulsions immobilières (comme la PAH, lancée par Ada Colau). Teresa Rodriguez, une eurodéputée Podemos plutôt critique de la ligne majoritaire, avait mis en garde Iglesias et ses proches (la plupart sont des professeurs d'université), contre le risque de réduire Podemos à une « expérience universitaire ».

Dans un entretien récent à Mediapart, le député Alberto Garzon, d'Izquierda Unida (les écolo-communistes, alliés du Front de gauche), redoutait l'effet démobilisateur de l'ascension de Podemos : « Pour Pablo (Iglesias), l'essentiel, c'est de gagner les élections. Mais les transformations sociales ne peuvent pas se produire uniquement par la victoire dans les urnes. Le problème de Podemos, c'est qu'ils sont en train d'envoyer un signal qui consiste à dire aux gens : arrêtez de descendre dans la rue, votez pour nous, et l'on s'occupe de tout. Pour la gauche, c'est un problème énorme. Si tu te centres uniquement sur les élections, tu démobilises les citoyens. Les marées disparaissent, il n'y a plus de syndicats, plus d'activisme social. C'est très dangereux. » S'il ne le dit pas, la survie politique d'Izquierda Unida est aussi en jeu.  

C'est dans ce contexte tendu qu'il faut comprendre la marche du 31 janvier de Podemos : une manière de mettre en scène le « protagonisme » du « peuple » souverain et d'envoyer des signaux à la gauche, pour la rassurer. Mais l'objectif d'Iglesias reste, plus que jamais, de remporter les législatives de la fin d'année, coûte que coûte. Pourrait-il passer quatre années comme député dans l'opposition, si d'aventure, Podemos devait perdre les élections ? Voici ce que Pablo Iglesias répond, dans un entretien fleuve à InfoLibre (site partenaire de Mediapart en Espagne) :

« Nous sommes conscients d'être des outsiders. Il s'est ouvert une fenêtre d'opportunité, et cette opportunité, c'est aujourd'hui. Cela ne veut pas dire qu'en politique, il ne peut pas encore se passer beaucoup de choses. Mais disons que ce serait cohérent si l'on gagnait les élections fin 2015 ou janvier 2016, par rapport à notre parcours, par rapport à un phénomène politique extérieur au système. Dans quatre ans, ou dans huit ans, il est toujours possible qu'une formation politique qui se nomme Podemos remporte des élections, ou joue un rôle d'opposition de premier plan, mais alors, dans ce cas-là, nous serons devenus autre chose. Cette autre chose peut être excellente, mais disons que les moments d'ouverture, d'opportunité, les moments de crise d'un régime comme celui que nous vivons aujourd'hui, durent un laps de temps précis. Quand je dis (que je ne sais pas si je siégerai quatre ans dans l'opposition, ndlr), c'est que la personne qui peut contribuer à précipiter ce moment de rupture, n'est pas forcément la personne la plus utile, en période de stabilité politique. »

Plutôt épargné par la presse et par la classe politique à ses débuts, Podemos, victime de son succès, fait désormais l'objet de nombreuses critiques de la part de la classe politique et d'une partie de la presse. Mariano Rajoy, le chef conservateur du gouvernement, a exhorté les Espagnols à ne pas « jouer à la roulette russe » en soutenant Podemos, qui « promet la lune et même le soleil ».  

Surtout, des proches d'Iglesias pourraient être déstabilisés par des informations de la presse. Principale cible : Juan Carlos Monodero, « mentor » intellectuel d'Iglesias, numéro trois du mouvement, venu d'Izquierda Unida, est accusé par certains journaux, dont El País, d'avoir falsifié son CV d'universitaire. Il doit surtout se justifier sur une paie de 425 000 euros, touchée en 2013, pour des services de conseil effectués en 2010 auprès des gouvernements d'Équateur, de Bolivie, du Venezuela et du Nicaragua, et qu'il n'aurait pas, selon certains, déclarés auprès de son université madrilène. Une « anecdote » comparée au scandale Barcenas, cette affaire de corruption interne au PP, évacue-t-on du côté de Podemos.

Par Ludovic Lamant

Pour ceux qui comprennent l'espagnol :

http://youtu.be/1KEcbQKqMPg

Source :

http://www.mediapart.fr/journal/international/310115/podemos-lassaut-de-la-rue

 

31 janvier 2015

La loi du 4 mars 2002 a consacré la notion de droits des malades dans le système de santé.

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par Nathalie Levray  DarkoStojanovic / Pixabay CC

 Le projet de loi de santé prévoit de revoir certains droits individuels.

Cet article fait partie du dossier : Le projet de loi de santé est-il à la hauteur de ses ambitions ?

La loi du 4 mars 2002 a consacré la notion de droits des malades dans le système de santé. Une panoplie de droits individuels leur est reconnue : information claire et loyale, codécision, respect de la vie privée, droit à la dignité, accès au dossier médical, droit de se plaindre et d’être indemnisé, etc. Parallèlement, un embryon de démocratie sanitaire s’est mis en place autour d’associations représentant les usagers. Insuffisant, selon les rapports parus en 2011 à l’occasion de l’année des patients et de leurs droits, et depuis.

Dans le prolongement de la Stratégie nationale de santé (SNS) lancée en 2013, le projet de loi relatif à la santé veut revoir certains droits individuels pour organiser une meilleure continuité de la prise en charge de l’usager du système de santé, dans un parcours allant de la prévention aux soins et à l’accompagnement. Le texte tente ainsi la responsabilisation du patient, en pariant sur « la vitalité de notre démocratie sanitaire ». La loi devrait associer davantage les patients, leurs proches et leurs représentants, à l’élaboration de la politique de santé, et renforcer la représentation des usagers dans les agences nationales de santé et les instances de décision des établissements privés. Enfin, l’action de groupe en santé devrait permettre aux victimes d’accidents médicaux de déposer des recours collectifs pour demander réparation devant la justice.

1. Comment le système de santé traduit-il le droit à la protection de la santé ?

La politique de santé mise en œuvre par les pouvoirs publics établit, au bénéfice de toute personne, notamment celle admise dans un hôpital ou un établissement de santé privé ou public (art. L.1110-3 du CSP), un droit fondamental à la protection de sa santé (art. L1110-1 du CSP). Ce droit recouvre, outre les droits de la personne (art. L1110-1 à L1110-11 du CSP), le droit à l’égalité devant le service public c’est-à-dire l’égal accès à des soins de qualité, la permanence de l’accueil et la continuité de la prise en charge, et le bénéfice des tarifs fixés par l’autorité administrative (art. L.6112-3 du CSP), quel que soit l’état de santé, le handicap, l’origine, le sexe, la situation de famille, les opinions politiques, la religion, la race ou les caractéristiques génétiques de l’intéressé. La loi du 4 mars 2002 a introduit les prémices d’une démocratie sanitaire où le patient est titulaire de droits collectifs et acteur de sa santé.

2. Quels leviers actionne le projet de loi santé pour améliorer l’accès aux soins ?

Le projet de loi relatif à la santé ambitionne d’« améliorer l’accès de tous à la santé et à des soins de qualité ». Pour éviter le renoncement aux soins, l’article 18 organise la généralisation du tiers payant pour les consultations de ville. L’article 24 instaure un document écrit de liaison entre les services de soins en ville et à l’hôpital destiné à assurer la continuité de la prise en charge et la coordination du parcours du patient. L’article 25 organise l’évolution du dossier médical partagé (DMP) en tant qu’outil professionnel d’aide à la coordination et au parcours des soins. Pour éviter les discriminations dans l’accès à la prévention ou aux soins (art. L.1110-3 du CSP), l’article 19 propose de renforcer la lutte contre les pratiques de refus de soins à l’aide d’un observatoire créé auprès de chaque ordre professionnel.

3. Quelles évolutions du secret professionnel prévoit le projet de loi santé ?

La vie privée et l’intimité du patient sont protégées par la loi (art. L.1110-4 du CSP). En corollaire, la confidentialité due à l’usager est assurée par l’obligation faite aux professionnels de santé de respecter le secret professionnel. L’intéressé peut, par exemple, exiger qu’aucune information concernant son hospitalisation ou son état de santé ne soit communiquée à quiconque (art. L.1110-4 et R.1112-45 du CSP).

L’article 25 du projet de loi relative à la santé revoit les conditions du partage des informations utiles à la continuité de la prise en charge du patient, notamment en intégrant aux équipes de soins les professionnels du secteur médico-social. L’article 47 organise, dans le code de santé publique, un accès ouvert et sécurisé aux données de santé par la mise en œuvre d’un système national des données de santé (SNDS), centralisateur des données sanitaires et médico-sociales et contrôlé par un Institut national des données de santé. L’utilisation du numéro d’inscription au répertoire des personnes physiques (NIR ou numéro de sécurité sociale) serait autorisée pour identifier l’usager et tenir son dossier médical.

4. Quelle modification affecterait le contenu de l’information due au patient ?

Conséquence du droit au respect de sa dignité (art. L.1110-2 du CSP), le malade est considéré comme un interlocuteur capable de partager une information et de prendre une décision. Aussi est-il informé personnellement, de façon claire et loyale, de son état de santé, sauf s’il le refuse. Il exerce son choix en connaissance de cause, selon le principe de codécision, au cours d’un entretien individuel avec le professionnel de santé (art. L.1111-2, L.1111-4, L.1111-5 du CSP).

L’article 23 renforce l’information du patient sur le coût des actes en lien avec sa maladie (art. L.1111-3, R.1111-21 à R.1111- 25 du CSP). Pris en charge dans un établissement de santé, il sera informé du coût des prestations reçues, de la part couverte par son régime d’assurance maladie obligatoire et par son organisme d’assurance complémentaire, et du solde qu’il doit acquitter.

5. À qui appartient le droit à l’accès au dossier médical ?

Le droit de l’usager à être informé emporte le droit d’accéder à son dossier complet (fichiers, examens, comptes rendus de consultation, d’intervention, d’exploration ou d’hospitalisation, protocoles et prescriptions thérapeutiques, feuilles de surveillance, correspondances entre professionnels, etc.), quel que soit le professionnel de santé et sa spécialité. Après le décès du patient, ce droit à l’information peut être exercé par la famille (art. L.1110-4 al. 7, L.1111-7, L.1112-1 du CSP).

L’article 46 élargirait ce droit au profit d’un partenaire de Pacs, au concubin ou au tuteur du patient.

6. Comment est garanti le respect des droits de l’usager du système de santé ?

La commission des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge (CRUQPC) est chargée de veiller au respect des droits des usagers. Elle est consultée sur leur accueil et leur prise en charge. Elle examine leurs plaintes et leurs réclamations (art. R.1112-81 du CSP) et émet des recommandations pour résoudre les litiges en informant les patients des voies de conciliation ou de recours possibles (art. L.1112-3 du CSP).

L’article 44 envisage de transformer la CRUQPC des établissements de santé en commission des usagers (CDU) et d’élargir les missions de cette nouvelle instance. Elle serait consultée sur l’organisation des parcours de soins, la politique de qualité et de sécurité des soins élaborée par la commission ou la conférence médicale d’établissement.

7. Comment est reconnu le collectif des usagers dans le système de santé ? 

Les usagers du système de santé sont représentés par des associations agissant dans le domaine de la qualité de la santé et de la prise en charge des malades, déclarées et agréées (art. L.1114-1 du CSP). Celles-ci défendent les droits des personnes malades et des usagers du système de santé et conduisent des actions de formation et d’information. La loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 (art. 50) prévoit le financement des associations nationales par la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés.

L’article 1 du projet de loi renforcerait la démocratie sanitaire en incluant dans la politique de santé, l’information de la population et sa participation, directe ou par l’intermédiaire de ces associations, aux débats publics sur les questions de santé et de risques sanitaires et aux processus d’élaboration et de mise en œuvre de la politique de santé. La Stratégie nationale de santé, insérée au code de santé publique, serait adoptée après consultation publique.

8. Comment la participation de l’usager au fonctionnement du système de santé serait-elle renforcée ? 

Actuellement, les représentants des usagers siègent au conseil de surveillance des établissements publics de santé et dans les instances de santé publique (CRUQPC, CRSA, Clin, CRCI, Cnamed, etc.).

Le projet de loi relatif à la santé veut renforcer les droits collectifs des usagers. Son article 43 pose l’obligation légale de représentation des usagers dans les organes de gouvernance de toute agence sanitaire nationale, par exemple l’Institut national de veille sanitaire, l’Agence de biomédecine et l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires. Son article 49 prévoit la représentation des usagers dans les instances de décisions des établissements de santé privés participant au service public hospitalier.

9. Comment l’usager du système de soins peut-il faire valoir ses droits ?

Tout usager d’un établissement de santé peut exprimer, par oral ou par écrit, ses critiques concernant son séjour, auprès du cadre de santé ou du chef du service dans lequel il a séjourné, ou auprès de la direction des usagers et de la clientèle. Le responsable de la structure doit répondre dans les meilleurs délais, en avisant l’usager de la possibilité de saisir un médiateur. Il peut également transmettre directement au médiateur médical la réclamation d’un usager qui s’estime victime d’un préjudice du fait de l’activité médicale, et au médiateur non médical, les plaintes qui ne sont liées ni à l’organisation des soins ni au fonctionnement médical des services (art. R.1112-92 du CSP). L’usager peut saisir directement le médiateur, médical ou non, ou une association agréée représentant les usagers dans les instances hospitalières ou de santé publique (art. L.1114-1 du CSP). Il peut chercher un règlement amiable avec l’acteur de santé concerné ou son assureur, ou saisir un juge (http://www.gazette-sante-social.fr/1291/les-droits-des-patients-et-la-responsabilite-professionnelle-devant-les-juges).

10. Qu’est-ce que la commission régionale de conciliation et d’indemnisation et quelle nouveauté annonce le projet de loi de santé ?

La commission régionale de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales (CRCI) peut être saisie par toute personne de contestations relatives au respect des droits des malades et des usagers du système de santé (art. L.1114-4 du CSP). Elle peut également instruire, sur le plan administratif et médical, les demandes d’indemnisation d’un accident médical si le préjudice subi par le patient est imputable à un acte de prévention, de diagnostic ou de soins présentant un degré de gravité supérieur à un seuil fixé par décret (art. R.795-49 ; R.795-55 du CSP). Si la CRCI reconnaît le droit à indemnisation, elle indique l’identité du débiteur (la compagnie d’assurances du professionnel de santé déclaré responsable, ou l’ONIAM en cas d’accident médical non fautif).

L’article 45 introduit une action de groupe en santé, notamment en matière de dommages en série causés par la défectuosité ou la mauvaise utilisation de produits de santé. Cette action permettrait la réparation individuelle des dommages corporels subis par plusieurs patients, et pourrait être engagée par une association d’usagers du système de santé agréée, devant le juge judiciaire ou devant le juge administratif.

Références

  • Loi n° 2014-1554 du 22 décembre 2014 de financement de la sécurité sociale
  • Projet de loi relatif à la santé n° 2302 du 15 octobre 2014
  • Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires
  • Loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique
  • Loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé

Le contenu de cet article est temporairement dévérouillé (NDL)

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Source :
30 janvier 2015

“L’Iran actuel est un mensonge permanent”

Saïdeh Pakravan

Dans Azadi, roman publié en janvier, Saïdeh Pakravan raconte une jeunesse iranienne éprise de liberté et décidée à contester la réélection probablement truquée du président Ahmadinejad en 2009. Cette jeunesse descendue spontanément dans les rues de Téhéran dès l'annonce des résultats électoraux ne représente qu'une partie de la société iranienne : elle est éduquée et riche d'une deuxième culture, « occidentale », qu'elle s'est constitué grâce à la télévision, à Internet et aux souvenirs des «·anciens·», qui se rappellent l'Iran d'avant la révolution islamique de 1979. Aujourd'hui septuagénaire, Saïdeh Pakravan partage sa vie entre la France et les États-Unis. Elle n'est pas retournée en Iran depuis 1978 et n'en a aucune envie tant que « les filles ne pourront pas se promener tranquillement dans les rues ».

Fille du général Hassan Pakravan (numéro 1 de la police politique du Shah de 1963 à 1965 et ambassadeur, notamment en France), Saïdeh a aussi écrit sur la révolution de 1979 dans son livre « The Arrest of Hoveyda ». Amir-Abbas Hoveyda, ami de la famille, est un ancien premier ministre du Shah, tué par les révolutionnaires une semaine après la proclamation de la République islamique. Le propre père de Saïdeh sera lui aussi exécuté à l'issue des mêmes procès expéditifs de 1979, qui ont condamné à mort de nombreux personnages politiques après quinze minutes de jugement.

Azadi, superbe roman choral, féministe, réaliste et sentimental - oui, on l'avoue, on a pleuré à la fin - ne paraîtra pas en Iran. « “The Arrest of Hoveyda” a été tellement censuré et détourné quand il y a été publié que je ne souhaite même pas essayer pour « Azadi », qui est de toute façon disponible en ligne en persan », explique Saïdeh Pakravan. Causette a rencontré cette femme élégante, dont tous les messages convergent vers une seule idée : la liberté. Liberté qui est aussi la signification de « azadi », nom de la place où les Téhérannais s'étaient regroupés en 2009 pour demander justice. Vainement.

Causette : Votre roman raconte l'oppression des citoyens au nom de la religion dans la République islamique d'Iran. Quel est votre regard sur l'attentat contre Charlie Hebdo, qui, lui aussi, a été revendiqué au nom d'une interprétation de la religion ?

Saïdeh Pakravan : Le 7 janvier dernier, j'étais aux États-Unis. Quand j'ai entendu ça, j'ai été absolument bouleversée. Je suis pour une liberté d'expression, une démocratie et une laïcité totales. Pour moi, il n'y a pas deux poids deux mesures. On n'adapte pas ces principes fondamentaux ni aux goûts ni aux bagages des uns et des autres.
Maintenant, il y a une chose qui me paraît peu présente dans le débat extrêmement confus qui s'en est suivi : il me semble qu'il y a un phénomène très étrange depuis une quarantaine d'années, dont la première occurrence a eu lieu avec la révolution iranienne en 1979, une espèce de religiosité s'est abattue sur le monde. Il ne s'agit pas que de l'islam. Bien sûr, l'islam est le plus virulent dans son expression extrême. Bien sûr, l'islam est plus, comme nous disons en Amérique, « in your face ». Mais, au-delà de l'islam, on a les évangélistes en Amérique, les hindouistes extrêmes qui sont d'une violence inouïe, les colons juifs, etc. Et tout ce monde est retranché dans ses revendications permanentes.
J'ai été curieuse de relire cette phrase attribuée à Malraux : « Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas. » C'est une phrase apocryphe, reconstituée à partir de choses qu'il a dites ici et là, mais ce n'est pas pour rien que cette phrase est toujours reprise, car elle correspond à une réalité.
Le XXe siècle a été un siècle terrible, mais sa direction générale s'éloignait du religieux. Pensez à la loi de 1905 en France, Atatürk en Turquie, Nasser en Égypte, Sadam Hussein en Irak, Assad père en Syrie, de grands dictateurs qui ont pris leurs distances vis-à-vis de la religion. À partir de 1979, on a versé dans le sentiment religieux exacerbé, soutenu par des gens qui, très souvent d'ailleurs, ne connaissent rien à la religion.

Raha, votre héroïne, qualifie la religion d'État, le chiisme, de « répugnant ». Pourquoi ?

S. P. : Parce qu'il autorise les hommes à prendre des femmes « provisoires ». Les mariages temporaires, les sigheye aghd, ne sont pas recevables chez les sunnites et servent à légitimer une relation sexuelle. Et puis, le chiisme est aussi une religion où la notion de martyr est bien développée. On peut le voir lors des processions de rue pour le mois du deuil, où les fidèles s'autoflagellent.
Pendant la guerre Iran-Irak de 1980 à 1988, des acteurs perchés sur des chevaux blancs et représentant « l'imam caché » [il s'agit, selon les croyances des musulmans chiites, de Mohammad al-Mahdi, le gendre disparu du prophète et qui doit revenir comme le messie, ndlr] distribuaient à de très jeunes adolescents des petites clés en plastique blanc, les clés du paradis. On envoyait ensuite ces enfants déminer le terrain afin que les soldats puissent avancer, tout en leur promettant le paradis, accessible directement avec la clé.

Depuis 1978, vous n'avez jamais remis un pied dans cet Iran post-révolution et vous vous y refusez. Dans votre livre, les parents portent en eux la nostalgie de l'Iran d'avant et sur la Toile, on peut voir des photos en noir et blanc de femmes dans les rues de Téhéran portant des jupes au-dessus des genoux...

S. P. : Mes jupes à moi étaient bien plus courtes ! [Elle mime une coupure à mi-cuisses]. Un jour, j'étais chez le Premier ministre, dont j'étais alors l'assistante. Je me suis énervée parce que quelqu'un dans la rue m'avait pincé les fesses. Je lui ai dit : « Il faut que vous fassiez quelque chose contre ces mal élevés. » Il m'a répondu : « Tu portes une jupe avec laquelle on voit tes dessous, dans ce pays ! Forcément ! »
Je vous parle d'un temps où nous étions en maillot sur les plages de la mer Caspienne, où les hommes et les femmes étaient mélangés. Ce qui est frappant, c'est que l'Occident est toujours allé de l'avant. Avec des heurts et des chaos, des choses terribles, mais tant bien que mal, on tend vers le progrès. En Turquie, après quatre-vingt-dix ans de laïcité, nous retournons à une forme de mainmise du religieux obscurantiste. Rien n'est acquis dans ces pays, c'est ce qui est fatigant.

Et pourtant, aujourd'hui, des mouvements comme My stealthy freedom sur les réseaux sociaux cherchent à déroger à la règle du voile...

S. P. : En Iran, les jeunes filles ont un fichu sur la tête et essaient tout le temps de le repousser. Elles font tout ce qu'elles peuvent pour contourner cette obligation. Elles se promènent dans les rues et essaient de voir jusqu'où elles peuvent aller sans être inquiétées. Elles ont souvent les cheveux très longs, elles sont très à la mode, très apprêtées, on les croirait venues de Los Angeles. Elles mettent leur voile sur les épaules et essaient de faire quelques pas dans la rue, sur cinquante, peut-être cent mètres pendant que quelqu'un les filme. C'est terrible quand on y pense, ce petit peu de liberté volée à tout prix. Cela me fait pleurer.
Parallèlement à ce poids qui pèse sur elles, les Iraniennes peuvent être médecins, avocates, députées... Elles ont leur vie et ne se la font pas enlever. Dès le début de la révolution, elles ont manifesté dans les rues, on n'a pas pu les écraser comme on a écrasé les femmes afghanes.

En fait, on perçoit dans Azadi un profond clivage entre l'élite instruite et la masse d'une part, entre sphère privée et publique d'autre part.

S. P. : De nos jours, il y a un petit peu moins de propagande dans les écoles qu'au début de la révolution. Cependant, j'ai des amis qui ont fini par partir parce que leurs enfants subissaient un tel lavage de cerveau que quand les parents s'embrassaient le soir au retour du travail, leur fille de 10 ans leur disait : « Ce n'est pas bien ce que vous faites. Nous sommes là, ce n'est pas correct. » Ils habitent désormais Chicago, et leurs enfants ont pu enfin raconter ce qui se passait dans leur classe. On leur disait : « L'alcool c'est mal. Est-ce que vos parents boivent de l'alcool le soir en rentrant à la maison ? Lisent-ils d'autres livres que le Coran ?* » Et eux devaient mentir à la maison et à l'école.
Dans mon livre, Raha et ses amies sortent voilées ou très habillées puis se changent quand elles arrivent dans les maisons où se tiennent les réceptions. L'Iran actuel est un mensonge permanent.

Comment avez-vous fait pour parler de cet Iran sans y être allée depuis si longtemps ?

S. P. : Quand j'ai quitté Téhéran, la capitale comptait 1 million d'habitants et presque 12 aujourd'hui. Je ne la connais plus. J'ai écrit Azadi en 2009, dans la foulée des événements, sans savoir d'où ces personnages m'étaient venus. Tous ces gens sont sortis, comme Minerve, de mon imagination. Je n'avais aucune idée de qui ils étaient et de ce qu'ils allaient faire. L'histoire de Raha a été pour moi une surprise totale. Mes recherches ont été fondées sur les liens que je conserve avec des Iraniens, ceux de la diaspora ou ceux encore sur place. J'ai parlé à des dizaines et des dizaines de personnes et me suis basée sur leurs descriptions. Par la suite, j'ai traduit le livre chapitre par chapitre en persan et l'ai mis sur Internet. De nombreux Iraniens m'ont appelée en me disant : « Vous avez raconté notre histoire. »

Avez-vous cru, à l'époque, que ces mouvements de contestation, que la presse a baptisés « révolution Twitter », pourraient faire tomber le pouvoir ?

S. P. : Quand ce petit bonhomme d'Ahmadinejad s'est fait réélire et que les Iraniens ont manifesté, pour la première fois depuis vingt ans, j'ai eu l'espoir d'un changement, qui viendrait de la rue, pas des candidats. Certains ont cru que Moussavi, battu à cette présidentielle, pouvait devenir leader du mouvement. Moi, non. Je le dis suffisamment dans mon livre : si les candidats avaient été autorisés par le pouvoir, c'est qu'ils ne le dérangeaient pas. Du reste, tous avaient, à un moment de leur vie, occupé un poste officiel lors de la révolution islamique.
Pour moi, ces jeunes manifestants ne cherchaient pas à faire une contre-révolution, mais souhaitaient amener le pays vers quelque chose de plus doux, de plus calme, raisonnable. Et comme eux, j'ai été extrêmement déçue lorsque le mouvement a été étouffé.

Aujourd'hui, en 2015, reste-t-il quelque chose de ce mouvement vers la liberté ?

S. P. : Je pense qu'il y a toujours un mouvement de la jeunesse éduquée et des intellectuels vers plus d'ouverture, vers plus de démocratie. Le régime est très malin dans sa façon de se confronter à cette situation : il concède de petites libertés pour mieux serrer la vis sur les choses importantes. Le nouveau président, Hassan Rohani, qui était censé amener un peu d'ouverture, n'a absolument pas fait ralentir que le rythme des exécutions. Mais l'Iran est un pays très étrange. Ce n'est pas la Corée du Nord ni la Birmanie... C'est un pays plein de contradictions, et les Iraniens sont très pragmatiques. À juste titre, ils n'ont pas envie de mourir.

*On relira avec intérêt les passages de 1984, de Georges Orwell, sur la délation imposée aux enfants : « Winston se surprit soudain à penser à Mme Parsons. Il revoyait ses cheveux en mèches, la poussière des plis de son visage. D'ici deux ans, ses enfants la dénonceraient à la Police de la Pensée. »

Au cours de cette interview, Saïdeh Pakravan a cité plusieurs films qui ont fait écho à notre dialogue sur les libertés dans les pays musulmans. Les voici :

Sous les pieds des femmes, de Rachida Krim, avec Claudia Cardinale, 1997.
Quarante ans après leur lutte commune sous le drapeau du FLN, Amin, resté en Algérie et déçu de la tournure qu'a pris le pays, fait irruption dans la vie d'Aya, qui a décidé de s'installer en France et de tourner la page.

Dieu, construction et destruction, l'un des courts-métrages du film 11'09''01-September 11, de Samira Makhmalbaf, 2002.
Dans un village quelque part au Moyen-Orient, hommes, femmes, enfants et vieillards construisent des abris en terre cuite pour se préparer aux représailles américaines après les attentats du 11 septembre.

Eau dormante, de Sabiha Sumar, 2004.
En 1979 au Pakistan, une veuve observe, impuissante, la radicalisation de son fils. « Dans une scène bouleversante, la réalisatrice montre comment un prêche peut donner lieu à un engouement collectif dans une logique de pouvoir de la foule sur l'individu », insiste Saïdeh.

À lire :
Azadi, de Saïdeh Pakravan. Éd. Belfond,

Source :

http://www.causette.fr/actu-causette/lire-article/article-1072/a-la-iran-actuel-est-un-mensonge-permanenta.html

30 janvier 2015

Calogero - « Le Portrait »

28 janvier 2015

La dette irakienne effacée d'un trait de plume ?

Jean-Luc Mélenchon dit-il vrai sur la dette irakienne ? © Reuters

D'après Jean-Luc Mélenchon, effacer la dette grecque est tout à fait possible. La preuve : "La dette de l'Irak a été annulée d'un trait de plume. Il y en avait pour combien ? 120 milliards de dollars." Plutôt vrai.

Plutôt vrai sur le chiffre

La dette de l'Irak a effectivement vu sa dette extérieure réduite à partir de 2004 et l'arrivée d'un nouveau pouvoir à Bagdad. La dette irakienne est passée de 120 milliards de dollars à 40 en l'espace de six ans. Et au final, ce n'est pas la totalité mais 80% de la dette extérieure de l'Irak a été effacée. 

Sauf que tout ne s'est pas passé d'un trait de plume, comme l'affirme Jean-Luc Mélenchon. En 2004, la dette irakienne était détenue en grande partie par des pays du Moyen-Orient et des pays occidentaux. Ces derniers, dont la France, les Etats-Unis, l'Allemagne et la Russie sont réunis dans le Club de Paris.

Pas d'un "trait de plume"

Et en l'occurence, les discussions ont été vives au sein de ce club sur le montant et les conditions de la réduction. Les Etats-Unis réclamaient l'effacement de la totalité de la dette quand la France se prononcait pour une baisse de 50%. Finalement, un compromi a été trouvé à 80% de réduction.

Une baisse qui s'est déroulée en trois étapes : 30% de réduction immédiate, 30% liés à l'adoption par Bagdad d'un plan de réformes de trois ans élaboré par le Fonds monétaire international et 20% supplémentaires si le programme du FMI était correctement appliqué.

Sources 

Les chiffres de la dette irakienne, site de la banque centrale irakienne
Situation et perspective de la dettte de l'Irak, site du Sénat
Accord de restructuration de dette entre le Club de Paris et l'Irak, Club de Paris
Le Club de Paris met en oeuvre la dernière phase de réduction de la dette, Club de Paris

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Source :

http://www.franceinfo.fr/emission/le-vrai-du-faux/2014-2015/la-dette-irakienne-effacee-d-un-trait-de-plume-27-01-2015-07-35

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