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16 mars 2015

Activité physique sur ordonnance

Activité physique sur ordonnance

Alors que le Ministère de la Santé doit mettre en œuvre dans les prochaines semaines un plan en faveur de l'activité physique,l’Académie de médecine va plus loin en préconisant une prescription et un remboursement de l'activité physique en France. Sur quel argumentaire repose une telle démarche ?

L’activité physique a des effets préventifs et thérapeutiques

Les bénéfices de l’activité physique sur la santé physique et mentale ne sont plus à démonter et nous accumulons les preuves.

Alors pourquoi les médecins ne pourraient-ils pas en prescrire, au même titre que les antalgiques, les antihypertenseurs, les antibiotiques ou les antidépresseurs ?

En effet, l’activité physique est bénéfique pour le sommeil, le stress et l’anxiété. Elle améliore la fonction cardiovasculaire et pulmonaire, les muscles, le squelette, le système nerveux, le cerveau et l’immunité, et prévient ainsi l’hypertension, les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’obésité, la dépression, etc. Mais l’activité physique facilite aussi le sevrage tabagique, augmente l’espérance de vie, retarde la dépendance des personnes âgées et diminue la consommation de médicaments.

Rembourser l’activité physique serait plus rentable que les médicaments

Au final, adultes et seniors sont invités à la pratiquer cinq demi-heures par semaine, en privilégiant les exercices de gymnastique ou de culture physique, tout en conservant un mode de vie actif.

Considérant le peu d’adultes pratiquant régulièrement plus de 30 minutes de sport par semaine, il serait normal que les pouvoirs publics s’en mêlent et que les médecins soient habilités à prescrire du sport sur ordonnance. Les Académiciens suggèrent que les médecins précisent clairement sur l’ordonnance "le détail des activités physiques" : nature du sport recommandé, intensité, durée et fréquence des séances, suivi et contrôles médicaux à observer.

Pour la Sécurité sociale, le remboursement de séances de sport serait plus rentable que celui des médicaments, dans la mesure où l’activité physique agit à la fois en amont en prévenant le développement de pathologies lourdes, mais aussi en prévenant les récidives, en améliorant l’efficacité des traitements et en diminuant la consommation de médicaments. Le calcul a été fait : « la Sécurité sociale économiserait 56,2 millions d'euros par an en finançant à hauteur de 150 euros une activité physique ou sportive adaptée à 10% des patients souffrant de cancer, de diabète ou d'insuffisance respiratoire chronique ».

Article publié par Isabelle Eustache le 02/11/2012

Rapport de l’Académie de Médecine, octobre 2012.

Source :

http://www.e-sante.fr/activite-physique-sur-ordonnance/breve/389

 

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15 mars 2015

Ce qui arrive à votre corps lorsque vous manquez d’eau

Si on n’arrose pas une plante d’intérieur pendant une longue période, elle devient sèche, perd sa couleur et finit par faner. Les humains ne sont pas différents des plantes. Le corps est constitué de presque 75% d’eau. Il est donc très important de l’hydrater.

Le corps humain est une machine qui a besoin d’eau pour fonctionner. Sans eau, le corps est confronté à des problèmes mineurs et majeurs tels que le prise de poids, la fatigue, l’asthme, le vieillissement prématuré, voire la mort.

Mieux comprendre la déshydratation

Quand le corps est déshydraté, cela signifie que nous avons perdu beaucoup plus d’eau que ce que nous devons consommer.

La perte excessive d’eau dans le corps peut être dangereuse causant parfois de réels problèmes de santé.  La déshydratation est à prendre au sérieux. Il est préférable de l’éviter.

Voici les 11 inconvénients de la déshydratation

1. La fatigue

La plupart des gens regardent les athlètes complètement fatigués à cause de l’effort musculaire. En effet, il y a eu des études qui lient l’épuisement à la déshydratation du corps. Une personne qui ne boit pas suffisamment d’eau, fait travailler davantage son cœur afin qu’il puisse pomper l’oxygène et les nutriments dans le sang.

2. L’irritabilité

Des études récentes de University of Connecticut’s Human Performance Lab ont démontré des liens entre les sautes d’humeur négatives et le manque d’hydratation. Les résultats ont montré que même un niveau de déshydratation faible peut causer une altération de l’humeur.

3. L’hypertension artérielle

Quand la quantité d’eau est faible dans l’organisme, le sang s’épaissit et la circulation sanguine devient plus lente. En plus, cela augmente la résistance et la pression artérielle, et peut provoquer l’AVC et les maladies cardiaques.

4. Le vieillissement

L’eau hydrate les tissus du corps ce qui donne une apparence jeune et beaucoup de vitalité. Il faut noter que la déshydratation est un grand facteur de risque des maladies chroniques liées au vieillissement.

5. Les problèmes de peau

L’eau permet au corps d’éliminer les toxines pour garder la peau saine. Sans eau, la peau est beaucoup plus sensible aux troubles cutanés inesthétiques comme le psoriasis et la dermatite.

6. Les douleurs articulaires

Les articulations sont un système complexe qui est sollicité tout le temps, notamment toutes celles qui supportent des charges quasi-constantes de poids, tels que les genoux. L’eau forme un coussin de cartilage qui soulage la tension des articulations, et prévient la douleur et les raideurs.

7. Les allergies et l’asthme

Lorsque le corps est déshydraté, les mécanismes de défense se retournent contre lui. Normalement, le nez et la gorge gardent l’eau quand on est bien hydraté. C’est pour cela que les personnes souffrant d’allergies et d’asthme ont des difficultés à respirer normalement lorsqu’elles sont déshydratées.

8. Un taux de cholestérol élevé

Un autre mécanisme de défense contre la déshydratation, est le niveau élevé de cholestérol. L’augmentation du taux de cholestérol protège les cellules de la déshydratation.

9. La prise de poids

La déshydratation est souvent confondue avec la faim. Les gens se tournent vers la nourriture alors que leur corps réclame de l’eau. Lorsqu’on est déshydraté, on manque d’énergie et le métabolisme devient plus lent. D’où, la prise de poids.

10. Les problèmes de digestion

Le colon a besoin d’eau pour éviter la constipation. D’autres troubles digestifs tels que la gastrite et l’ulcère sont liés à la faible consommation d’eau et de minéraux.

11. Les troubles liés aux reins et à la vessie

Le manque d’eau entraine l’accumulation des toxines et des bactéries dans le corps. Les reins et la vessie sont deux organes qui sont particulièrement sensibles aux infections. La déshydratation peut aussi causer des lésions rénales aiguës capables d’empêcher complètement les reins de fonctionner.

Et bien sûr, l’une des conséquences les plus graves de la déshydratation est la mort. Lorsque le corps est très déshydraté, le sang coule en quantités insuffisantes dans les organes, augmentant ainsi le risque de mort.

La quantité d’eau à consommer

Il faut boire 8 verres d’eau (2L) par jour. Mais les besoins du corps diffèrent d’une personne à l’autre. La consommation d’eau dépend de votre activité, votre santé, votre masse globale et du climat où vous vivez.

Source :

http://www.santeplusmag.com/ce-qui-arrive-a-votre-corps-lorsque-vous-manquez-deau/

14 mars 2015

Télémédecine, données personnelles : comment les médecins comptent passer à la santé connectée

Télémédecine, données personnelles : comment les médecins comptent passer à la santé connectée | E-sante, web 2.0, 3.0, M-sante, télémedecine, serious games | Scoop.it

La révolution numérique est en marche dans les cabinets médicaux. Le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) dévoile, mardi 3 février, son Livre blanc sur la santé connectée.

Pour le docteur Jacques Lucas, auteur du Livre blanc et vice président du Cnom, il est grand temps que les médecins se mettent à l’heure du numérique. "Notre objectif est d’accompagner le développement des TIC dans le champ de la santé, en y imprimant l’éthique et la déontologie médicales. Nous faisons dans ce nouveau Livre blanc des propositions concrètes pour inciter les médecins à renforcer leur présence professionnelle et humaniste sur le web", indique-t-il dans une interview à Silberblog.

Francetv info fait le point sur la santé connectée, un nouvel eldorado qui n’est pas sans danger.

Faire entrer les objets connectés dans les cabinets

Ce qui existe. Le nombre d’applications mobiles de santé a explosé. Balances, podomètres, tensiomètres connectés, plus de 100 000 applications étaient disponibles en 2013, alors qu’il n’en existait que 6 000 en 2006 selon le Livre blanc sur la santé connectée. La promesse est belle : les concepteurs de ces produits proposent un suivi médical personnalisé et instantané pour rester en bonne santé.

Une vague technologique qui est bienvenue pour la ministre de la Santé Marisol Touraine. "Ces applications et objets ne répondent certes pas à l’ensemble des demandes mais pour certaines personnes, c’est une façon d’être plus attentif à leur mode de vie", a déclaré la ministre lors d’une visite des locaux de l’entreprise Withings le 19 décembre, rapporte le Quotidien du médecin.

Ce que préconise l’Ordre des médecins.  Le vice-président du Cnom souhaite, dans son Livre blanc, que les médecins s’emparent de ces applications mobiles. "Les applications et objets connectés de santé peuvent constituer des outils complémentaires utiles à la prise en charge des patients. Ils peuvent soutenir et renforcer la relation patient-médecin. Les patients se montrent d’ailleurs en attente de conseils en la matière de la part de leurs médecins."

Mais leur utilisation n’est pas sans risque. L’Ordre des médecins préconise un contrôle des applications mobiles de santé pour s’assurer de leur fiabilité. L'auteur donne l’exemple de la société Dmd santé, gérée par un interne en psychiatrie, qui a pour objectif "d’évaluer et de recommander les applications mobiles de santé sur le marché français". Au Royaume-Uni, le National Health Service a lancé, en mars 2013, le portail "Health Apps Library" qui fait le tri entre les bonnes et les mauvaises applications disponibles sur le marché.

Lutter contre les déserts médicaux avec la télémédecine

Ce qui existe. La télémédecine est porteuse d’espoir dans le domaine médical. Elle permettrait de lutter contre les déserts médicaux. Le manque de médecins concerne 2 à 3 millions de personnes. La consultation à distance est l’une des mesures prévues dans le cadre du plan anti-déserts médicaux lancé en décembre 2012 par le gouvernement. Fini le long trajet pour aller chez son généraliste, les patients peuvent directement échanger avec leur médecin traitant par écrans interposés. Les professionnels de santé peuvent aussi communiquer entre eux pour établir des diagnostics à distance grâce aux applications mobiles.

Une petite révolution dans la prise en charge du patient. "En un an, la télémédecine a progressé dans tous nos établissements et dans tous nos territoires. Je pense à l’AVC, qui exige le délai de prise en charge le plus court possible. En Franche-Comté, dans le Nord-Pas-de-Calais ou en Bourgogne, les services d’urgence peuvent désormais prendre en charge leurs patients par télé-expertise et télé-assistance", se réjouissait la ministre de la Santé le 10 février 2014.

Ce que préconise l’Ordre des médecins. L’organisation estime que les expérimentations doivent se poursuivre et être amplifiées. L’utilisation d’applications mobiles dans le cadre de la télémédecine permet de suivre à distance les patients. "L’utilisation des technologies en médecine permet d’effectuer un acte médical à distance. Les objets connectés et applications mobiles peuvent être utilisés dans la télémédecine. Par exemple, on peut aujourd’hui envoyer le son des battements du coeur du stéthoscope à distance", explique le cardiologue Jacques Lucas, auteur du Livre blanc, contacté par francetv info.

L’utilisation des objets connectés permet ausssi une meilleure prise en charge des maladies chroniques selon le docteur Pierre Simon, président de la Société française de télémédecine (SFT-ANTEL) : "La tablette numérique, dans l’étude Domoplaies par exemple, permet aux infirmières à domicile de montrer à un médecin expert, en téléconsultation, l’état de la plaie chronique et de recevoir en temps réel les conseils de soins."

Protéger les données personnelles des patients

Ce qui existe. Les données médicales des patients peuvent désormais circuler à la vitesse du haut-débit. Mais la question de la protection de ces information sensibles se pose. Selon le Livre blanc sur la santé connectée, aucun pays ne s’est doté d’une législation spécifique aux applications mobiles de santé. Ce sont les lois relatives à la protection de la vie privée et les diverses autorités médicales qui encadrent l’utilisation des données médicales des patients. En France, la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) a même créé un label qui doit "faciliter l’identification des 'organismes qui garantissent un haut niveau de protection' des données personnelles". L’Union européenne doit aussi proposer une réglementation visant à protéger les données personnelles des individus.

Ce que préconise l’Ordre des médecins. Pour l’auteur du Livre blanc sur la santé connectée, une loi française ne serait pas suffisante pour encadrer l’utilisation des données personnelles. Le docteur Jacques Lucas soutient la création d’une législation européenne à ce sujet, "voire au-delà", pour contrôler des applications qui sont le plus souvent développées à l’étranger. Mais, "un contrôle de toutes les applications disponibles sur le marché paraît illusoire. Le Livre blanc propose que les entreprises déclarent que leur application répond aux normes européennes sur le plan technique et aussi médical."

La Cnil pourrait alors procéder à des contrôles de manière aléatoire avec de possibles sanctions économiques si les règles ne sont pas respectées.  

Par

13 mars 2015

L'Etat islamique détruit des sites historiques et les pille pour se financer

L'Unesco a appelé le Conseil de Sécurité de l'ONU à adopter une résolution d'interdiction préventivede tout commerce des objets culturels irakiens et syriens.

Comme le patrimoine syrien, le patrimoine irakien est en danger. Le groupe Etat islamique (EI) se livre à la destruction de sites historiques en Irak, tout en vendant des antiquités pour se financer, ont affirmé des experts et des diplomates, lundi 29 septembre, au cours d'un colloque de l'Unesco, à Paris.

"Le patrimoine irakien est en très grand danger, a lancé Philippe Lalliot, ambassadeur de France délégué à l'Unesco. Nous pouvons éprouver des scrupules à dénoncer des crimes perpétrés contre le patrimoine, alors que les pires horreurs sont commises contre les hommes. Quand les morts se comptent par dizaines de milliers, faut-il se préoccuper du 'nettoyage culturel' ? Oui !"

"Des intermédiaires mafieux" au cœur du pillage

Le groupe Etat islamique, qui estime, versets du Coran à l'appui, que les statues sont de l'idolâtrie, a dynamité de nombreuses églises et d'autres monuments, sanctuaires des patrimoines chrétiens, juifs ou musulmans. La tombe du prophète Jonas et de nombreuses statues à Mossoul (Irak) ou encore des palais assyriens dans les zones de l'EI ont été "dynamités ou détruits", selon des responsables irakiens.

"Il y a des mafias internationales qui s'occupent des vestiges et de tout ce qui a trait au patrimoine, qui informent Daech [l'acronyme de l'Etat islamique] de ce qui peut être vendu, selon le directeur du musée de Bagdad. Il y a des intermédiaires mafieux."

"Daech fait des fouilles pour vendre sur les places européennes et asiatiques par l'intermédiaire des pays alentours. Ces montants financent le terrorisme", a-t-il accusé, jugeant impossible de chiffrer l'ampleur de ce trafic ou les pertes pour son pays.

Vers une résolution de l'ONU ?

La directrice générale de l'Unesco Irina Bokova a pour sa part "alerté l'ensemble des Etats membres, les principaux musées du monde et le marché de l'art" ainsi que tous les acteurs de répression du trafic, leur demandant "la plus extrême vigilance envers les objets qui pourraient venir du pillage en cours du patrimoine irakien".

"L'Unesco a appelé le Conseil de Sécurité [de l'ONU] à adopter une résolution d'interdiction préventive de tout commerce des objets culturels irakiens et syriens, pour lutter contre le trafic illicite", a-t-elle rappelé.

Par

http://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/offensive-jihadiste-en-irak/l-etat-islamique-detruit-des-sites-historiques-et-les-pille-pour-se-financer_706885.html

 

 

11 mars 2015

Bouygues au tribunal pour travail illégal sur l'EPR de Flamanville

Mediapart

Ce mardi 10 mars, Bouygues est face au tribunal correctionnel de Cherbourg. Le deuxième groupe français de BTP va devoir justifier l’emploi, en toute illégalité, de plus de 500 ouvriers polonais et roumains sur le chantier de l’EPR de Flamanville. Le préjudice pour l’Urssaf est estimé à près de 8 millions d’euros et autour de 10 millions pour les impôts. 

Cherbourg, envoyée spéciale.-  Il était une fois, l’EPR… Le réacteur nucléaire du futur, celui dit “de troisième génération”, vendu par Areva, son concepteur, dans les années 1990, comme « plus puissant, plus sûr, plus économe »… Mais la suite est beaucoup moins féerique.

Areva vient d’annoncer des pertes de 5 milliards d’euros pour 2014 dues en partie au chantier de l’EPR en Finlande. Et, du côté de la France, à Flamanville, dans la Manche, le réacteur en construction s’avère être le plus performant en termes de fraudes à la législation du travail, le plus risqué pour les ouvriers et le plus coûteux. Sur ce chantier pharaonique, ouvert fin 2007, trois principaux acteurs : EDF, le maître d’ouvrage, Areva, concepteur et fournisseur du réacteur, et Bouygues pour le génie civil, c’est-à-dire bétonnage et ferraillage. Initialement estimé à 3,3 milliards d’euros, l’EPR dépasse aujourd’hui les 9 milliards et accuse cinq ans de retard. Le chantier fait l’objet d’une série d’enquêtes judiciaires.

Le 24 janvier 2011, un ouvrier de 37 ans décède après avoir fait une chute de 18 mètres de haut : une grue de l’entreprise Bouygues avait heurté la passerelle sur laquelle il se trouvait. Suite à ce décès, l’ASN, l’Autorité de sûreté nucléaire, s’est penchée sur les conditions de travail sur le chantier. Dissimulation des accidents, travail illégal : face à la gravité des faits constatés, les inspecteurs ont saisi le parquet de Cherbourg qui a diligenté des enquêtes préliminaires. « L’EPR de Flamanville pourrait être un cas d’école pour les fraudes en matière du droit du travail », nous confie un inspecteur de l’ASN qui fait office également d’inspection du travail sur le chantier.

Le site de l'EPR de Flamanville

En mai 2011, à la suite d’un contrôle portant sur la situation des travailleurs polonais et roumains, l’ASN découvre que des ouvriers polonais, embauchés par Bouygues via la société irlandaise Atlanco, sont en situation irrégulière : absence de contrat de travail, de couverture sociale… Le 20 juin 2011, l’ASN écrit à Bouygues : « Vous employez des salariés intérimaires mis à disposition par la société Altlanco Limited. Les salariés Atlanco présents sur le chantier ne possèdent ni contrat de mission, ni formulaire E 101, E 102 ou A1 en cours de validité (réclamés pour tout salarié détaché - ndlr). Il ressort de ces inspections que la situation de travail dissimulé est avérée. Je vous demande de faire cesser cette situation sans délai et de prendre toutes les mesures adéquates vis-à-vis de votre co-contractant. À défaut, votre solidarité financière pourrait être engagée. »

Le compte rendu de cette inspection adressé par l’ASN au parquet de Cherbourg conduit à l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « travail dissimulé ».

Le procès qui s’ouvre, pendant quatre jours, ce mardi 10 mars à Cherbourg, est l’aboutissement de trois années d’enquête dont vingt mois de perquisitions et d’auditions menées par les gendarmes de l’OCLTI (Office centrale de lutte contre le travail illégal), sous la direction d’Éric Bouillard, procureur de la République. Il s’agit là d’une des plus importantes affaires de travail illégal jugées en France.

Dans ses conclusions, le procureur de la République de Cherbourg retient donc la responsabilité de Bouygues, de sa filiale Quille et de Welbond, entreprise locale, qui seront poursuivies pour avoir eu recours entre 2008 et 2012 aux services d’entreprises pratiquant le travail dissimulé, prêt illicite de main-d'œuvre et marchandage. Les sociétés Atlanco, agence d’intérim irlandaise, et Elco, entreprise de BTP roumaine, seront quant à elles poursuivies pour travail dissimulé, prêt illicite de main-d’œuvre et marchandage.

Ce que risque Bouygues ? Une amende de 225 000 euros mais, aussi, l’éventualité de devoir participer financièrement aux pertes subies par les organismes sociaux. Les premières estimations données par l’Urssaf les évaluent entre 8 à 10 millions d’euros. Autre sanction, mais cependant moins probable, le groupe pourrait se voir interdit de marchés publics pour une durée de cinq ans.

Face aux entreprises poursuivies, se sont constituées parties civiles la CGT, Prisme, syndicat des entreprises de travail temporaire, et 49 ouvriers polonais, représentés par leur avocat Me Wladyslaw Lis. Les ouvriers ne sont pas présents au procès. Certains sont partis, d’autres sont à nouveau détachés en France ou dans d’autres pays européens. La plupart ont peur de témoigner. Autre absent notable parmi les parties civiles, celles de l’Urssaf et des impôts qui attendent le jugement pour demander le recouvrement des sommes dues…

Par Pascale Pascariello

(suite de cet article en cliquant sur le lien ci-dessous)

Source : http://www.mediapart.fr/journal/france/110315/bouygues-au-tribunal-pour-travail-illegal-sur-lepr-de-flamanville

 

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9 mars 2015

Emploi des femmes : austérité et loi Macron aggravent la situation

L’accès des femmes à l’emploi est un enjeu majeur car il constitue une première condition à leur autonomie financière. En France, comme dans la plupart des États membres de l’Union européenne (UE), le taux d’emploi des femmes a augmenté. Il a fortement progressé depuis les années 60, et se situe aujourd’hui autour de 60% (pour les 15 à 64 ans), à un niveau comparable à la moyenne de l’UE.

Les pays du Nord comme le Danemark affichent des taux nettement plus élevés tandis que dans la plupart des pays du Sud, et notamment en Grèce, ces taux sont inférieurs à la moyenne. Dans les pays de l’Est, où les taux d’emploi des femmes étaient élevés pendant la période socialiste, ils ont, à l’inverse, diminué dans certains cas.

Inégalités persistantes

Mais, malgré la promotion de l’égalité salariale dès 1957 et l’intégration en 1997 d’un objectif d’égalité dans la stratégie européenne pour l’emploi, les inégalités hommes-femmes dans l’emploi persistent.

Il y a d’abord la « ségrégation horizontale » des emplois. Les femmes sont surreprésentées dans certains métiers (secrétaires, infirmières, aides-soignantes, agents d’entretien, etc) et secteurs d’activité (services, secteur public, grande distribution), tandis que d’autres restent l’apanage des hommes (policiers, pompiers, etc. et secteur industriel).

Ensuite, la « ségrégation verticale » : les femmes accèdent difficilement aux plus hautes responsabilités économiques et politiques, comme si elles en étaient empêchées par des obstacles invisibles, que les Anglo-Saxons désignent par le terme « plafond de verre ».

Que les femmes aient un niveau d’éducation aujourd’hui supérieur à celui des hommes n’empêche pas qu’elles soient surreprésentées dans les emplois non qualifiés ! Qu’elles aient des niveaux d’instruction très élevées n’empêche pas non plus qu’elles soient surexposées aux carrières ralenties – le « plancher collant » qui les empêche de gravir les échelons !

La ségrégation sexuée des emplois ne s’est guère atténuée et reste très marquée en France comme dans le reste de l’UE.

Précarité renouvelée

Enfin, les formes de précarité de l’emploi des femmes se sont renouvelées. Si dans de nombreux pays de l’UE l’emploi informel a reculé, le temps partiel, lui, a augmenté, surtout dans les emplois tertiaires où les femmes sont très présentes.

En France, près du tiers des femmes (30%) travaille aujourd’hui à temps partiel contre 7% des hommes, des chiffres très proches de la moyenne de l’UE (respectivement 32% et 9%). Au total, ces inégalités se traduisent par la persistance d’écarts de salaires importants. En France, le salaire horaire des femmes est inférieur de 15% à celui des hommes (16% en moyenne dans l’UE), mais l’écart de salaire mensuel avoisine les 25% en raison de la fréquence du temps partiel.

Et, à poste, secteur et carrière équivalents, il reste une part des différences salariales inexpliquée, elle est estimée à environ 8% en France.

Premières victimes de l’austérité

Les politiques d’égalité qui avaient accompagné la hausse des taux d’emploi sont aujourd’hui à la peine dans l’Union européenne. Du fait des règles budgétaires qu’elle s’est données, l’UE est piégée dans l’austérité.

De plus, les pays de la zone euro, faute de pouvoir dévaluer leur monnaie, optent souvent pour des politiques dites de dévaluation interne, de compression des salaires et de flexibilisation des emplois. Ils s’engagent donc, les uns après les autres, non seulement sur la voie de l’austérité mais aussi sur celle de la dérégulation du marché du travail.

Pour les femmes, c’est la double peine. Sur le front de la protection sociale d’abord, parce que leurs revenus dépendent davantage que ceux des hommes des transferts sociaux. Sur le front de l’emploi ensuite, parce qu’elles sont concentrées dans les secteurs les plus concernés par les mesures d’austérité (gel des salaires ou des recrutements dans le secteur public) et par la dérégulation de l’emploi (par exemple, les mini-jobs en Allemagne) dans les services.

Les politiques d’égalité n’empêchent pas les inégalités

L’austérité et l’égalité entre femmes et hommes ne font pas bon ménage. La France en fournit une bonne illustration. Les politiques d’égalité qui y sont menées depuis les années 80 n’ont pas empêché les inégalités de se perpétuer.

Alors que se construisait ce qu’il est convenu d’appeler un « féminisme d’État » (un ensemble d’institutions publiques chargées de faire progresser les droits des femmes et l’égalité), et que se mettait en place la loi Roudy du 13 juillet 1983 qui a marqué les politiques d’égalité professionnelle, la France prenait le tournant de la rigueur et d’une politique de l’emploi favorisant le temps partiel et la précarisation de l’emploi des femmes.

Les politiques publiques ont d’un côté encouragé – sans grand succès – les entreprises à agir en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, et de l’autre, porté – avec succès – une répartition inégalitaire des temps de travail.

Autant de femmes au Parlement qu’en Afghanistan

On retrouve depuis l’élection de François Hollande cette même tension entre une politique active de promotion de l’égalité entre femmes et hommes et des politiques d’austérité et de dérégulation du marché du travail aux effets inégalitaires.

D’un côté des progrès ont été accomplis sur l’égalité en politique, comme la parité entre ministres – même si beaucoup reste à faire, en particulier à l’Assemblée nationale où, malgré un record du nombre de femmes élues députées, avec près de 28% la parité est encore loin d’être atteinte, la France se situant au même niveau que l’Afghanistan et la Tunisie, et faisant moins bien que l’Algérie (32%).

Des lois économiques aux effets délétères

De l’autre, des lois porteuses d’effets inégalitaires continuent à être adoptées. Ainsi, si la loi du 14 juin 2013 sur la « sécurité de l’emploi » a défini un minimum de 24 heures hebdomadaires pour le temps partiel (en excluant de nombreux secteurs de l’obligation de s’y conformer), elle a flexibilisé et annualisé le temps partiel, le rendant plus attractif pour les employeurs.

Quant à la loi Macron sur la croissance économique et l’activité, elle prévoit dans le secteur du commerce l’extension du travail le dimanche, en soirée et de nuit, au risque de précariser davantage l’emploi des femmes qui sont majoritaires dans ce secteur.

La politique d’austérité et de réduction des déficits dans laquelle le gouvernement s’est résolument engagé comporte des effets plus délétères encore. Elle a ainsi entériné la poursuite de la réduction des effectifs et des gels de salaires dans la fonction publique où les femmes sont majoritaires : sur les 60 000 créations de postes d’enseignant/es annoncées, très peu ont vu le jour. Quant à la croissance du nombre de places en crèche, elle a été nettement moindre que prévu ; or l’insuffisance de l’offre d’accueil des jeunes enfants est un obstacle à l’emploi des mères.

Une politique d’affichage

Sortir les politiques européennes d’égalité entre femmes et hommes de l’impasse suppose d’en finir avec le pilotage par l’austérité, anti-démocratique et contraire au progrès social. Cela suppose aussi de cesser de faire de l’emploi une variable d’ajustement et de garantir la qualité des emplois (salaires minima, temps de travail).

Sinon, la politique d’égalité professionnelle risque de rester une politique d’affichage, impuissante face à la recomposition des inégalités entre femmes et hommes.

Esther Jeffers et Anne Eydoux

Source :

http://riverains.rue89.nouvelobs.com/user/219867

8 mars 2015

Boris Nemtsov préparait un rapport sur «Poutine et la guerre»

La pancarte qui accuse Nemtsov d'avoir organisé Maïdan. Moscou le 21 février 2015.

Boris Nemtsov s’apprêtait-il à révéler des éléments inédits sur l'implication de l'armée russe en Ukraine ? Il l'avait annoncé et des proches le confirment. Ses liens avec Kiev en faisaient une cible des nationalistes russes et des séparatistes de l'est de l'Ukraine. Des milliers de personnes ont rendu hommage, le 3 mars à Moscou, à l'opposant assassiné vendredi. Parmi elles, la veuve de Boris Eltsine.

Trois jours après l’assassinat de Boris Nemtsov, très peu d’informations filtrent sur l’avancée de l'enquête. Un groupe de « criminalistes expérimentés » du ministère de l’intérieur, du FSB et du comité d’enquêtes (CK) a été constitué. C’est Alexandre Bastrykine, le tout-puissant directeur du CK et bête noire de l’opposition (Alexei Navalny a publié plusieurs enquêtes sur ses activités commerciales cachées en Tchéquie) qui chapeaute le dossier, suivi personnellement par Vladimir Poutine. L'enquêteur en chef est Igor Krasnov qui a travaillé en 2009 sur les meurtres de l'avocat Stanislav Markelov et de la journaliste de Novaïa Gazeta Anastasia Babourova, commandités par un ultra-nationaliste.

Le Comité d’enquête a avancé plusieurs pistes : celle d’une « provocation visant à déstabiliser la situation politique », avec Nemtsov dans le rôle de la « victime sacrificielle » ; celle d’une action d'extrémistes islamiques ; et enfin celle d'un assassinat lié à « la situation politique intérieure ukrainienne ». « Ce n’est un secret pour personne que parmi les deux parties en conflit, il y a des personnages très radicaux qui ne sont soumis à aucune autorité », expliquait alors son porte-parole, n’excluant cependant pas d’autres hypothèses liées aux « activités commerciales » ou à la vie privée de Boris Nemtsov. 

Depuis, le canal officiel s’est tari. Les autorités ont expliqué qu’elles n’avaient pas l’intention de communiquer à chaque avancée de l’enquête, « afin que le crime soit élucidé le plus vite possible ». Ce qui n’a pas empêché deux chaînes russes de télévision de diffuser des images des dernières heures de Boris Nemtsov et de sa jeune compagne, la mannequin ukrainienne Anna Douritskaïa, d’abord se retrouvant au Goum (voir ici) puis marchant sur le pont où a eu lieu le crime. Anna Douritskaïa a pu quitter la Russie, lundi soir, après avoir été retenue trois jours à Moscou comme le raconte sur TV Rain.

Qui avait intérêt à se débarrasser de Boris Nemtsov, une personnalité dont le poids politique était très faible en Russie ? Député du parlement de Yaroslav, à la tête du minuscule parti RPR-Parnas, Nemtsov avait presque disparu des médias mainstream, jamais invité sur les chaînes de télévision. Il prêchait la plupart du temps dans le désert. Mais plusieurs de ses rapports très documentés sur la corruption au sommet du pouvoir – voir ici la liste de ses travaux – avaient eu un impact considérable. Largement repris dans la presse étrangère, ils avaient contribué à ternir un peu plus encore l'image du régime russe.

Ancien ministre de Boris Eltsine, témoin et acteur des privatisations sauvages qui ont permis au milieu des années 1990 à une poignée d’oligarques de s’enrichir, Boris Nemtsov était perçu comme un homme du passé. Les nouvelles générations lui préférant le blogueur Alexei Navalny de presque vingt ans son cadet, qui purge aujourd'hui une peine de 15 jours de prison pour avoir distribué des tracts. 

Depuis le début du conflit en Ukraine, l’ancien vice-premier ministre était l'un des très rares politiques à dénoncer frontalement les aventures guerrières de Poutine et ses conséquences économiques et sociales. À quelques heures de sa mort, sur Ekho Moskvy, il l’avait répété, sans cependant mentionner l’existence d’un rapport à venir.

Pour ses proches, c’est cette piste ukrainienne qui semble la plus sérieuse. Ylia Yachine, l’un de ses plus proches collaborateurs au sein du parti RPR-Parnas, a raconté sur Ekho Moskvy que leur dernière conversation avait porté sur la sortie prochaine d’un livre sur « Poutine et la guerre » dans lequel seraient réunies les preuves de la participation des forces armées russes dans le conflit en Ukraine. « Il disait avoir certains documents qui (...) le prouvaient et envisageait d'ici un mois d’en faire la synthèse et de la publier dans un rapport », explique Yachine. « Que va-t-il maintenant se passer avec ce rapport ? » relance alors le journaliste. « Je ne connais pas les détails (...) Je ne sais pas si c’est lié à son assassinat », répond le politicien qui reste vague.

Boris Nemtsov avait lui-même mentionné ce rapport le 8 février sur sa page Facebook (voir ci-contre). Il réagissait alors à une émission de télévision de NTV – « La liste Norkina » –dans laquelle la journaliste d’opposition Ksenia Sobtchak avait été violemment prise à partie sur l'Ukraine. Le débat s’était déchaîné quand la fille de l’ancien maire de Saint-Pétersbourg avait évoqué plusieurs enquêtes de journalistes sur la mort de soldats russes dans les régions séparatistes russes et le fait qu’ils aient été enterrés en catimini.

 Bientôt ces merdeux recevront directement à Ostankino (la tour de télévision - ndlr) et au Kremlin mon rapport sur "Poutine et la guerre" et après ça ils la fermeront », avait promis Boris Nemtsov, visiblement hors de lui. 

« Les soldats de notre armée combattent là-bas et meurent et leurs tombes sont visibles dans tout le pays... », écrivait-il, en référence aux informations de l’hebdomadaire Pskovskaïa Goubernia publiées en septembre 2014, sur la mort de parachutistes de la brigade aéroportée de Pskov dans le village ukrainien de Gregorevka dans la région de Lougansk. Une enquête prolongée par le site slon.ru.

Une partie de ces parachutistes russes avaient été faits prisonniers par l’armée ukrainienne. Certains avaient péri dans les combats, tel Alexandre Ossipov, 21 ans, mort le 20 août 2014 et enterré dans le village de Vybuta près de Pskov. Plusieurs images de tombes fraîches apparaissaient alors sur les réseaux sociaux. 

À l'époque, plusieurs mères de soldats, à la recherche de leurs fils disparus en Ukraine, avaient témoigné sur YouTube. De passage à Pskov, le général-lieutenant Vladimir Chamanov, responsable des troupes aéroportées russes, avait répondu que tout le monde était « vivant et en bonne santé » au sein de la brigade de parachutistes. En octobre 2014, Le journal RBK enfonçait le clou, avec une enquête très fouillée sur d'autres soldats russes tués, blessés ou disparus lors de combats aux côtés des séparatistes de l’est de l’Ukraine.

En juillet 2014, après le crash du Boeing de la Malaysia Airlines, Boris Nemtsov et son parti RPR-Parnas ont posté sur YouTube une vidéo sur « Les cinq faits qui prouvent que Poutine est derrière le conflit en Ukraine ». Le film, fait sur le même modèle que les films de propagande pro-séparatistes qui circulent sur Internet, dénonce la rhétorique du Kremlin sur les « nazis et les banderovtsi » installés à Kiev, et les effets produits sur de jeunes Russes prêts à s’engager en Ukraine.

Il rappelle que les deux leaders des séparatistes – Igor Girkine alias Strelkov et Alexandre Borodaï (voir leur portrait dans Mediapart) –sont des citoyens russes. Strelkov ayant appartenu au FSB jusqu’au 31 octobre 2013. Ils ont depuis été écartés, remplacés à Donetsk par des figures plus « locales ». La vidéo apporte aussi la preuve que des "Kadyrovtsy" – des Tchétchènes de la garde personnelle du satrape Ramzan Kadyrov – se battent aux côtés des séparatistes pro-russes. Enfin, elle fait état d'informations déjà publiques sur la livraison d’armes par la Russie et l’implication des séparatistes dans la chute du Boeing.

Boris Nemtsov s’apprêtait-il à révéler des éléments inédits ? Le président ukrainien Piotr Porochenko s’est empressé d’accréditer cette thèse. Interrogé par le journal Ukraïskaya Pravda, il affirme que l'opposant détenait « des preuves irréfutables sur la participation des forces armées russes en Ukraine. Quelqu’un avait très peur de cela. Boris n’avait pas peur. Les bourreaux avaient peur. Ils l’ont tué ».

Selon le journal ukrainien Dialog, les enquêteurs russes auraient longuement fouillé l’appartement moscovite de l’opposant assassiné et ils seraient repartis avec le fameux rapport. « Boris Nemtsov aurait dû devenir le premier politicien russe de ce niveau à apporter la preuve de ce que Poutine a nié devant le monde entier et lors de pourparlers avec des dizaines de leaders : à savoir que la Russie combat en Ukraine », écrit le site, rapportant les propos d'Ylia Yachine qui affirme que « tous les documents qui auraient pu servir à ce rapport ont été confisqués ».

À l’étranger où Boris Nemtsov avait conservé de nombreux amis et relations, la piste ukrainienne est prise au sérieux par certains. Sur son compte Twitter, Carl Bildt, ancien ministre suédois des affaires étrangères, a salué la mémoire de celui qui va « terriblement nous manquer », faisant référence au mystérieux rapport, et rappelant l’engagement de Nemtsov dans le conflit ukrainien. Elmar Brok, le député allemand conservateur CDU, ex-président de la commission des affaires étrangères du parlement européen, a aussi repris à son compte cette version dans Westfalen-Blatt. Il rappelle avoir régulièrement rencontré Nemtsov à Moscou, Bruxelles et Strasbourg.  

Or c’est justement ces liens avec Kiev et l’Occident qui faisaient de Boris Nemtsov l’une des cibles favorites des nationalistes russes pro-Donbass et Lougansk, regroupés au sein de l'organisation « Anti-Maïdan ». Ce mouvement a été créé en janvier 2014, avec la volonté de s’opposer aux « révolutions de couleur » qui seraient téléguidées par les États-Unis et l’OTAN, avec l’aide des Européens incapables de s’affranchir de la tutelle américaine.

Le 21 février dernier, une manifestation de soutien aux rebelles armés de l’est de l’Ukraine a été organisée à Moscou. Les participants ont fustigé la « Marche des traîtres », en référence à la « Marche de la paix » organisée en septembre 2014 par l’opposition. Boris Nemtsov apparaissait sur plusieurs pancartes comme le principal organisateur de Maïdan.

Les proches de Boris Nemtsov dénoncent l’hystérie et la haine qui se répandent en Russie, sur fond de propagande massive à la télévision d'État, seule source d’information pour une grande majorité de Russes. « Le terme de "cinquième colonne" a pratiquement été légalisé, une expression qui, historiquement, est apparue avec les régimes fascistes en Europe », a rappelé Vladimir Ryjkov, ancien ministre de Boris Eltsine, sur Ekho Moskvy. S'il ne croit pas que Vladimir Poutine ait lui-même commandité l’assassinat, il estime que le président russe porte l’entière responsabilité de l'atmosphère de violence qui règne dans le pays. 

« Les suspects sont nombreux : cela pourrait être des rebelles de République de Donetsk ou de Lougansk, des combattants du Caucase, ou des hommes liés à des structures et mouvements soi-disant patriotiques, ou encore associés au mouvement Anti-Maïdan », estime Ryjkov. Alexandre Borodaï, ancien premier ministre de la République populaire de Donetsk, a qualifié ces accusations d’« idioties et de bêtises ». « Quel intérêt auraient les patriotes à tuer monsieur Nemtsov qui est une figure politique des années 90 ? » a-t-il lancé.

En arrière-plan de l’assassinat se profile aussi la très sale affaire Nadejda Savchenko dont le dénouement pourrait être proche. Cette pilote ukrainienne de 33 ans, que Piotr Porochenko vient de décorer de la médaille d’or des héros de l’Ukraine, croupit dans une prison moscovite depuis l’été 2014. Elle refuse de s’alimenter depuis le 13 décembre dernier, ayant déjà perdu une vingtaine de kilos. Selon ses avocats, sa vie ne tiendrait plus qu’à un fil. Elle doit être jugée en mai prochain. 

Son histoire est rocambolesque. La justice russe l’accuse, alors qu’elle était aux côtés du bataillon Aïdar pro-Kiev, d’avoir fourni aux artilleurs la position précise de deux journalistes de la télévision russe Rossia. Ces derniers ont été tués, le 17 juin 2014, par deux obus ukrainiens à un barrage près du village de Metallist, dans la région de Lougansk. Le jour même, Nadejda Savchenko était capturée par les combattants séparatistes. Une interview où elle se montrait farouchement patriote était diffusée quelques jours après sur You Tube. Elle reconnaissait alors avoir tué des séparatistes et avoir joué le rôle de « pointeur » de l’artillerie. Il était question de faire un échange de prisonniers. 

Mais, le 8 juillet, elle refaisait surface dans une prison moscovite. Le comité d’enquête expliquait alors que, libérée par les séparatistes, elle avait décidé de son propre gré, en qualité de « réfugiée », de se rendre à Voronej en Russie, habillée en uniforme militaire. Elle aurait été arrêtée par des douaniers et transférée à Moscou en prison.

Ses défenseurs affirment qu’elle est tombée entre les mains des services spéciaux russes et que son dossier a été monté de toutes pièces. L’un de ses avocats avance un solide alibi : Savchenko n’était pas sur les lieux au moment du bombardement, puisqu’elle avait été faite prisonnière une heure et demie avant par les séparatistes de Lougansk ! Rien ne lui a en tout cas été épargné. À la mi-octobre 2014, elle a été internée durant trois semaines à l’Institut de psychiatrie Serbsky, connu du temps de l’URSS pour ses diagnostics de « schizophrénie torpide » (schizophrénie sans symptômes) à l’encontre des dissidents. Elle y a subi une expertise à grand renfort de psychotropes.

Par Agathe Duparc

Source : http://www.mediapart.fr/journal/international/030315/boris-nemtsov-preparait-un-rapport-sur-poutine-et-la-guerre?page_article=2

 

 

7 mars 2015

Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne

Lettre d’Olympe de Gouges à Marie-Antoinette

A la mi-septembre 1791, dans la foulée de la révolution française, une femme singulière en son temps, Olympe de Gouges, écrivait une longue lettre à la reine Marie-Antoinette contenant, cadeau inouï, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Ecrivaine révolutionnaire, abolitionniste et féministe avant l’heure, elle y fait entendre la voix de toutes les femmes en réclamant justice à son sexe, et des droits civiques et politiques strictement égaux à ceux des hommes. Bien que cette déclaration ne soit pas restée lettre morte, que les féminismes de tous bords transforment chaque jour la société, elle n’est pas encore accomplie ni achevée. En hommage à cette pionnière et ses émules, au nom des combats pour la condition de la femme, voici cette lettre et cette déclaration historiques !

Madame,

Peu faite au langage que l’on tient aux Rois, je n’emploierai point l’adulation des Courtisans pour vous faire hommage de cette singulière production. Mon but, Madame, est de vous parler franchement ; je n’ai pas attendu pour m’exprimer ainsi, l’époque de la Liberté : je me suis montrée avec la même énergie dans un temps où l’aveuglement des Despotes punissait une si noble audace.

Lorsque tout l’Empire vous accusait et vous rendait responsable de ses calamités, moi seule, dans un temps de trouble et d’orage, j’ai eu la force de prendre votre défense. Je n’ai jamais pu me persuader qu’une Princesse, élevée au sein des grandeurs, eût tous les vices de la bassesse.

Oui, Madame, lorsque j’ai vu le glaive levé sur vous, j’ai jeté mes observations entre ce glaive et la victime ; mais aujourd’hui que je vois qu’on observe de près la foule de mutins soudoyée, & qu’elle est retenue par la crainte des lois, je vous dirai, Madame, ce que je ne vous aurais pas dit alors.

Si l’étranger porte le fer en France, vous n’êtes plus à mes yeux cette Reine faussement inculpée, cette Reine intéressante, mais une implacable ennemie des Français. Ah ! Madame, songez que vous êtes mère et épouse ; employez tout votre crédit pour le retour des Princes. Ce crédit, si sagement appliqué, raffermit la couronne du père, la conserve au fils, et vous réconcilie l’amour des Français. Cette digne négociation est le vrai devoir d’une Reine. L’intrigue, la cabale, les projets sanguinaires précipiteraient votre chute, si l’on pouvait vous soupçonner capable de semblables desseins.

Qu’un plus noble emploi, Madame, vous caractérise, excite votre ambition, et fixe vos regards. Il n’appartient qu’à celle que le hasard a élevée à une place éminente, de donner du poids à l’essor des Droits de la Femme, et d’en accélérer les succès. Si vous étiez moins instruite, Madame, je pourrais craindre que vos intérêts particuliers ne l’emportassent sur ceux de votre sexe. Vous aimez la gloire ; songez, Madame, que les plus grands crimes s’immortalisent comme les plus grandes vertus ; mais quelle différence de célébrité dans les fastes de l’histoire ! l’une est sans cesse prise pour exemple, et l’autre est éternellement l’exécration du genre humain.

On ne vous fera jamais un crime de travailler à la restauration des moeurs, à donner à votre sexe toute la consistance dont il est susceptible. Cet ouvrage n’est pas le travail d’un jour, malheureusement pour le nouveau régime. Cette révolution ne s’opérera que quand toutes les femmes seront pénétrées de leur déplorable sort, & des droits qu’elles ont perdus dans la société. Soutenez, Madame, une si belle cause ; défendez ce sexe malheureux, et vous aurez bientôt pour vous une moitié du royaume, et le tiers au moins de l’autre.

Voilà, Madame, voilà par quels exploits vous devez vous signaler et employer votre crédit. Croyez-moi, Madame, notre vie est bien peu de chose, surtout pour une Reine, quand cette vie n’est pas embellie par l’amour des peuples, et par les charmes éternels de la bienfaisance.

S’il est vrai que des Français arment contre leur patrie toutes les puissances, pourquoi ? pour de frivoles prérogatives, pour des chimères. Croyez, Madame, si j’en juge par ce que je sens, le parti monarchique se détruira de lui-même, qu’il abandonnera tous les tyrans, et tous les cœurs se rallieront autour de la patrie pour la défendre.

Voilà, Madame, voilà quels sont mes principes. En vous parlant de ma patrie, je perds de vue le but de cette dédicace. C’est ainsi que tout bon citoyen sacrifie sa gloire, ses intérêts, quand il n’a pour objet que ceux de son pays.

Je suis avec le plus profond respect, Madame, Votre très-humble et très-obéissante servante, De Gouges.


LES DROITS DE LA FEMME.

Homme, es-tu capable d’être juste ? C’est une femme qui t’en fait la question ; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis-moi ? Qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe ? Ta force ? Tes talents ? Observe le créateur dans sa sagesse ; parcours la nature dans toute sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi, si tu l’oses, l’exemple de cet empire tyrannique.

Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin un coup d’œil sur toutes les modifications de la matière organisée ; et rends-toi à l’évidence quand je t’en offre les moyens ; cherche, fouille et distingue, si tu peux, les sexes dans l’administration de la nature. Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-d’œuvre immortel.

L’homme seul s’est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans l’ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles ; il prétend jouir de la Révolution, et réclamer ses droits à l’égalité, pour ne rien dire de plus.

DÉCLARATION DES DROITS DE LA FEMME ET DE LA CITOYENNE,

À décréter par l’assemblée nationale dans ses dernières séances ou dans celle de la prochaine législature.

Préambule

Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation, demandent d’être constituées en assemblée nationale. Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d’exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la constitution, des bonnes moeurs, et au bonheur de tous.

En conséquence, le sexe supérieur en beauté comme en courage, dans les souffrances maternelles, reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être suprême, les Droits suivants de la Femme et de la Citoyenne.

Article premier.

La Femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.

II.

Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la Femme et de l’Homme : ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et surtout la résistance à l’oppression.

III.

Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation, qui n’est que la réunion de la Femme et de l’Homme : nul corps, nul individu, ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément.

IV.

La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi l’exercice des droits naturels de la femme n’a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l’homme lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison.

V.

Les lois de la nature et de la raison défendent toutes actions nuisibles à la société : tout ce qui n’est pas défendu par ces lois, sages et divines, ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elles n’ordonnent pas.

VI.

La Loi doit être l’expression de la volonté générale ; toutes les Citoyennes et Citoyens doivent concourir personnellement ou par leurs représentants, à sa formation ; elle doit être la même pour tous : toutes les Citoyennes et tous les Citoyens, étant égaux à ses yeux, doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, & sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents.

VII.

Nulle femme n’est exceptée ; elle est accusée, arrêtée, & détenue dans les cas déterminés par la Loi. Les femmes obéissent comme les hommes à cette Loi rigoureuse.

VIII.

La Loi ne doit établir que des peines strictement & évidemment nécessaires, & nul ne peut être puni qu’en vertu d’une Loi établie et promulguée antérieurement au délit et légalement appliquée aux femmes.

IX.

Toute femme étant déclarée coupable ; toute rigueur est exercée par la Loi.

X.

Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes fondamentales, la femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune ; pourvu que ses manifestations ne troublent pas l’ordre public établi par la Loi.

XI.

La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de la femme, puisque cette liberté assure la légitimité des pères envers les enfants. Toute Citoyenne peut donc dire librement, je suis mère d’un enfant qui vous appartient, sans qu’un préjugé barbare la force à dissimuler la vérité ; sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.

XII.

La garantie des droits de la femme et de la Citoyenne nécessite une utilité majeure ; cette garantie doit être instituée pour l’avantage de tous, & non pour l’utilité particulière de celles à qui elle est confiée.

XIII.

Pour l’entretien de la force publique, & pour les dépenses d’administration, les contributions de la femme et de l’homme sont égales ; elle a part à toutes les corvées, à toutes les tâches pénibles ; elle doit donc avoir de même part à la distribution des places, des emplois, des charges, des dignités et de l’industrie.

XIV.

Les Citoyennes et Citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique. Les Citoyennes ne peuvent y adhérer que par l’admission d’un partage égal, non-seulement dans la fortune, mais encore dans l’administration publique, et de déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée de l’impôt.

XV.

La masse des femmes, coalisée pour la contribution à celle des hommes, a le droit de demander compte, à tout agent public, de son administration.

XVI.

Toute société, dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de constitution ; la constitution est nulle, si la majorité des individus qui composent la Nation, n’a pas coopéré à sa rédaction.

XVII.

Les propriétés sont à tous les sexes réunis ou séparés ; elles ont pour chacun un droit lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.

Postambule

Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers ; reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n’est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l’usurpation. L’homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. Ô femmes ! femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption vous n’avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? la conviction des injustices de l’homme. La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature ; qu’auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? le bon mot du Législateur des noces de Cana ? Craignez-vous que nos Législateurs Français, correcteurs de cette morale, longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n’est plus de saison, ne vous répètent : femmes, qu’y a-t-il de commun entre vous et nous ? Tout, auriez-vous à répondre. S’ils s’obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes ; opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité ; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie ; déployez toute l’énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l’Être Suprême. Quelles que soient les barrières que l’on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n’avez qu’à le vouloir. Passons maintenant à l’effroyable tableau de ce que vous avez été dans la société ; & puisqu’il est question, en ce moment, d’une éducation nationale, voyons si nos sages Législateurs penseront sainement sur l’éducation des femmes.

Les femmes ont fait plus de mal que de bien. La contrainte et la dissimulation ont été leur partage. Ce que la force leur avait ravi, la ruse leur a rendu ; elles ont eu recours à toutes les ressources de leurs charmes, et le plus irréprochable ne leur résistait pas. Le poison, le fer, tout leur était soumis ; elles commandaient au crime comme à la vertu. Le gouvernement français, surtout, a dépendu, pendant des siècles, de l’administration nocturne des femmes ; le cabinet n’avait point de secret pour leur indiscrétion ; ambassade, commandement, ministère, présidence, pontificat, cardinalat ; enfin tout ce qui caractérise la sottise des hommes, profane et sacré, tout a été soumis à la cupidité et à l’ambition de ce sexe autrefois méprisable et respecté, et depuis la révolution, respectable et méprisé.

Dans cette sorte d’antithèse, que de remarques n’ai-je point à offrir ! je n’ai qu’un moment pour les faire, mais ce moment fixera l’attention de la postérité la plus reculée. Sous l’ancien régime, tout était vicieux, tout était coupable ; mais ne pourrait-on pas apercevoir l’amélioration des choses dans la substance même des vices ? Une femme n’avait besoin que d’être belle ou aimable ; quand elle possédait ces deux avantages, elle voyait cent fortunes à ses pieds. Si elle n’en profitait pas, elle avait un caractère bizarre, ou une philosophie peu commune, qui la portait au mépris des richesses ; alors elle n’était plus considérée que comme une mauvaise tête ; la plus indécente se faisait respecter avec de l’or ; le commerce des femmes était une espèce d’industrie reçue dans la première classe, qui, désormais, n’aura plus de crédit. S’il en avait encore, la révolution serait perdue, et sous de nouveaux rapports, nous serions toujours corrompus ; cependant la raison peut-elle se dissimuler que tout autre chemin à la fortune est fermé à la femme que l’homme achète, comme l’esclave sur les côtes d’Afrique. La différence est grande ; on le sait. L’esclave commande au maître ; mais si le maître lui donne la liberté sans récompense, et à un âge où l’esclave a perdu tous ses charmes, que devient cette infortunée ? Le jouet du mépris ; les portes mêmes de la bienfaisance lui sont fermées ; elle est pauvre et vieille, dit-on ; pourquoi n’a-t-elle pas su faire fortune ? D’autres exemples encore plus touchants s’offrent à la raison. Une jeune personne sans expérience, séduite par un homme qu’elle aime, abandonnera ses parents pour le suivre ; l’ingrat la laissera après quelques années, et plus elle aura vieilli avec lui, plus son inconstance sera inhumaine ; si elle a des enfants, il l’abandonnera de même. S’il est riche, il se croira dispensé de partager sa fortune avec ses nobles victimes. Si quelque engagement le lie à ses devoirs, il en violera la puissance en espérant tout des lois. S’il est marié, tout autre engagement perd ses droits. Quelles lois restent-il donc à faire pour extirper le vice jusques dans la racine ? Celle du partage des fortunes entre les hommes et les femmes, et de l’administration publique. On conçoit aisément que celle qui est née d’une famille riche, gagne beaucoup avec l’égalité des partages. Mais celle qui est née d’une famille pauvre, avec du mérite et des vertus ; quel est son lot ? La pauvreté et l’opprobre. Si elle n’excelle pas précisément en musique ou en peinture, elle ne peut être admise à aucune fonction publique, quand elle en aurait toute la capacité. Je ne veux donner qu’un aperçu des choses, je les approfondirai dans la nouvelle édition de mes ouvrages politiques que je me propose de donner au public dans quelques jours, avec des notes.

Je reprends mon texte quant aux moeurs. Le mariage est le tombeau de la confiance & de l’amour. La femme mariée peut impunément donner des bâtards à son mari, et la fortune qui ne leur appartient pas. Celle qui ne l’est pas, n’a qu’un faible droit : les lois anciennes et inhumaines lui refusaient ce droit sur le nom & sur le bien de leur père, pour ses enfants, et l’on n’a pas fait de nouvelles lois sur cette matière. Si tenter de donner à mon sexe une consistance honorable et juste, est considéré dans ce moment comme un paradoxe de ma part, et comme tenter l’impossible, je laisse aux hommes à venir la gloire de traiter cette matière ; mais, en attendant, on peut la préparer par l’éducation nationale, par la restauration des moeurs et par les conventions conjugales.

Forme du Contrat social de l’Homme et de la Femme.

Nous N et N, mus par notre propre volonté, nous unissons pour le terme de notre vie, et pour la durée de nos penchants mutuels, aux conditions suivantes : Nous entendons & voulons mettre nos fortunes en communauté, en nous réservant cependant le droit de les séparer en faveur de nos enfants, et de ceux que nous pourrions avoir d’une inclination particulière, reconnaissant mutuellement que notre bien appartient directement à nos enfants, de quelque lit qu’ils sortent, et que tous indistinctement ont le droit de porter le nom des pères et mères qui les ont avoués, et nous imposons de souscrire à la loi qui punit l’abnégation de son propre sang. Nous nous obligeons également, au cas de séparation, de faire le partage de notre fortune, et de prélever la portion de nos enfants indiquée par la loi ; et, au cas d’union parfaite, celui qui viendrait à mourir, se désisterait de la moitié de ses propriétés en faveur de ses enfants ; et l’un mourait sans enfants, le survivant hériterait de droit, à moins que le mourant n’ait disposé de la moitié du bien commun en faveur de qui il jugerait à propos.

Voilà à-peu-près la formule de l’acte conjugal dont je propose l’exécution. À la lecture de ce bizarre écrit, je vois s’élever contre moi les tartuffes, les bégueules, le clergé et toute la séquelle infernale. Mais combien il offrira aux sages de moyens moraux pour arriver à la perfectibilité d’un gouvernement heureux ! j’en vais donner en peu de mots la preuve physique. Le riche Épicurien sans enfants, trouve fort bon d’aller chez son voisin pauvre augmenter sa famille. Lorsqu’il y aura une loi qui autorisera la femme du pauvre à faire adopter au riche ses enfants, les liens de la société seront plus resserrés, et les moeurs plus épurées. Cette loi conservera peut-être le bien de la communauté, et retiendra le désordre qui conduit tant de victimes dans les hospices de l’opprobre, de la bassesse et de la dégénération des principes humains, où, depuis longtemps, gémit la nature. Que les détracteurs de la saine philosophie cessent donc de se récrier contre les moeurs primitives, ou qu’ils aillent se perdre dans la source de leurs citations.

Je voudrais encore une loi qui avantageât les veuves et les demoiselles trompées par les fausses promesses d’un homme à qui elles se seraient attachées ; je voudrais, dis-je, que cette loi forçât un inconstant à tenir ses engagements, ou à une indemnité proportionnelle à sa fortune. Je voudrais encore que cette loi fût rigoureuse contre les femmes, du moins pour celles qui auraient le front de recourir à une loi qu’elles auraient elles-mêmes enfreinte par leur inconduite, si la preuve en était faite. Je voudrais, en même temps, comme je l’ai exposée dans le Bonheur primitif de l’homme, en 1788, que les filles publiques fussent placées dans des quartiers désignés. Ce ne sont pas les femmes publiques qui contribuent le plus à la dépravation des moeurs, ce sont les femmes de la société. En restaurant les dernières, on modifie les premières. Cette chaîne d’union fraternelle offrira d’abord le désordre, mais par les suites, elle produira à la fin un ensemble parfait.

J'offre un moyen invincible pour élever l’âme des femmes ; c’est de les joindre à tous les exercices de l’homme : si l’homme s’obstine à trouver ce moyen impraticable, qu’il partage avec la femme, non à son caprice, mais par la sagesse des lois. Le préjugé tombe, les moeurs s’épurent, et la nature reprend tous ses droits. Ajoutez-y le mariage des prêtres ; le Roi, raffermi sur son trône, et le gouvernement français ne saurait plus périr.

Il était bien nécessaire que je dise quelques mots sur les troubles que cause, dit-on, le décret en faveur des hommes de couleur, dans nos îles. C’est là où la nature frémit d’horreur ; c’est là où la raison et l’humanité, n’ont pas encore touché les âmes endurcies ; c’est là sur-tout où la division et la discorde agitent leurs habitants. Il n’est pas difficile de deviner les instigateurs de ces fermentations incendiaires : il y en a dans le sein même de l’Assemblée Nationale : ils allument en Europe le feu qui doit embraser l’Amérique. Les Colons prétendent régner en despotes sur des hommes dont ils sont les pères et les frères ; et méconnaissant les droits de la nature, ils en poursuivent la source jusque dans la plus petite teinte de leur sang. Ces colons inhumains disent : notre sang circule dans leurs veines, mais nous le répandrons tout, s’il le faut, pour assouvir notre cupidité, ou notre aveugle ambition. C’est dans ces lieux les plus près de la nature, que le père méconnaît le fils ; sourd aux cris du sang, il en étouffe tous les charmes ; que peut-on espérer de la résistance qu’on lui oppose ? la contrainte avec violence, c’est la rendre terrible, la laisser encore dans les fers, c’est acheminer toutes les calamités vers l’Amérique. Une main divine semble répandre par tout l’apanage de l’homme, la liberté ; la loi seule a le droit de réprimer cette liberté, si elle dégénère en licence ; mais elle doit être égale pour tous, c’est elle sur-tout qui doit renfermer l’Assemblée Nationale dans son décret, dicté par la prudence et par la justice. Puisse-t-elle agir de même pour l’état de la France, et se rendre aussi attentive sur les nouveaux abus, comme elle l’a été sur les anciens qui deviennent chaque jour plus effroyables ! Mon opinion serait encore de raccommoder le pouvoir exécutif avec le pouvoir législatif, car il me semble que l’un est tout, et que l’autre n’est rien ; d’où naîtra, malheureusement peut-être, la perte de l’Empire Français. Je considère ces deux pouvoirs, comme l’homme et la femme qui doivent être unis, mais égaux en force et en vertu, pour faire un bon ménage.

Il est donc vrai que nul individu ne peut échapper à son sort ; j’en fais l’expérience aujourd’hui.

J’avais résolu & décidé de ne pas me permettre le plus petit mot pour rire dans cette production, mais le sort en a décidé autrement : voici le fait :

L’économie n’est point défendue, surtout dans ce temps de misère. J’habite la campagne. Ce matin à huit heures je suis partie d’Auteuil, & me suis acheminée vers la route qui conduit de Paris à Versailles, où l’on trouve souvent ces fameuses guinguettes qui ramassent les passants à peu de frais. Sans doute une mauvais étoile me poursuivait dès le matin. J’arrive à la barrière où je ne trouve pas même le triste sapin aristocrate. Je me repose sur les marches de cet édifice insolent qui recélait des commis. Neuf heures sonnent, & je continue mon chemin : une voiture s’offre à mes regards, j’y prends place, et j’arrive à neuf heures un quart, à deux montres différentes, au Pont-Royal. J’y prends le sapin, & je vole chez mon Imprimeur, rue Christine, car je ne peux aller que là si matin : en corrigeant mes épreuves, il me reste toujours quelque chose à faire ; si les pages ne sont pas bien serrées et remplies. Je reste à-peu-près vingt minutes ; & fatiguée de marche, de composition et de d’impression, je me propose d’aller prendre un bain dans le quartier du Temple, où j’allais dîner. J’arrive à onze heures moins un quart, à la pendule du bain ; je devais donc au cocher une heure & demie ; mais, pour ne pas avoir de dispute avec lui, je lui offre 48 sols : il exige plus, comme d’ordinaire ; il fait du bruit. Je m’obstine à ne vouloir plus lui donner que son dû, car l’être équitable aime mieux être généreux que dupe. Je le menace de la loi, il me dit qu’il s’en moque, & que je lui paierai deux heures. Nous arrivons chez un commissaire de paix, que j’ai la générosité de ne pas nommer, quoique l’acte d’autorité qu’il s’est permis envers moi, mérite une dénonciation formelle. Il ignorait sans doute que la femme qui réclamait sa justice était la femme auteur de tant de bienfaisance & d’équité. Sans avoir égard à mes raisons, il me condamne impitoyablement à payer au cocher ce qu’il me demandait. Connaissant mieux la loi que lui, je lui dis, Monsieur, je m’y refuse, & je vous prie de faire attention que vous n’êtes pas dans le principe de votre charge. Alors, cet homme, ou, pour mieux dire, ce forcené s’emporte, me menace de la Force si je ne paye à l’instant, ou de rester toute la journée dans son bureau. Je lui demande de me faire conduire au tribunal de département ou à la mairie, ayant à me plaindre de son coup d’autorité. Le grave magistrat, en redingote poudreuse & dégoûtante comme sa conversation, m’a dit plaisamment : cette affaire ira sans doute à l’Assemblée Nationale ! Cela se pourrait bien, lui dis-je ; & je m’en fus moitié furieuse & moitié riant du jugement de ce moderne Bride-Oison, en disant : c’est donc là l’espèce d’homme qui doit juger un peuple éclairé ! On ne voit que cela. Semblables aventures arrivent indistinctement aux bons patriotes, comme aux mauvais. Il n’y a qu’un cri sur les désordres des sections & des tribunaux. La justice ne se rend pas ; la loi est méconnue, & la police se fait, Dieu sait comment. On ne peut plus retrouver les cochers à qui l’on confie des effets ; ils changent les numéros à leur fantaisie, & plusieurs personnes, ainsi que moi, ont fait des pertes considérables dans les voitures. Sous l’ancien régime, quel que fût son brigandage, on trouvait la trace de ses pertes, en faisant un appel nominal des cochers, & par l’inspection exacte des numéros ; enfin on était en sûreté. Que font ces juges de paix ? que font ces commissaires, ces inspecteurs du nouveau régime ? Rien que des sottises & des monopoles. L’Assemblée Nationale doit fixer toute son attention sur cette partie qui embrasse l’ordre social.

P.S. Cet ouvrage était composé depuis quelques jours ; il a été retardé encore à l’impression ; et au moment que M. Taleyrand, dont le nom sera toujours cher à la postérité, venant de donner son ouvrage sur les principes de l’éducation nationale, cette production était déjà sous la presse. Heureuse si je me suis rencontrée avec les vues de cet orateur ! Cependant je ne puis m’empêcher d’arrêter la presse, et de faire éclater la pure joie, que mon cœur a ressentie à la nouvelle que le roi venait d’accepter la Constitution, et que l’assemblée nationale, que j’adore actuellement, sans excepter l’abbé Maury ; et la Fayette est un dieu, avait proclamé d’une voix unanime une amnistie générale. Providence divine, fais que cette joie publique ne soit pas une fausse illusion ! Renvoie-nous, en corps, tous nos fugitifs, et que je puisse avec un peuple aimant voler sur leur passage ; et dans ce jour solennel, nous rendrons tous hommage à ta puissance.

5 mars 2015

L'explication de Jean-Jacques Goldman

Jean-Jacques Goldman a accordé une interview exclusive au Petit Journal de Canal + ce mercredi soir pour répondre à la polémique de la chanson des Enfoirés.

Jean-Jacques Goldman est quelqu'un de discret dans les médias. Très discret. Exceptées ses apparitions lors de la retransmission du concert annuel des Enfoirés sur TF1 on ne le voit plus sur le petit écran depuis sa retraite musicale. Le très consensuel « JJG » maîtrise également très bien sa communication. 15 ans qu'il n'a pas accordé d'interview. Alors forcément la polémique sur la chanson des Enfoirés jugée réac' l'a fait sortir de son calme olympien. Vendredi, l'interprète de « Je marche seul » s'est exprimé sur Twitter puis dans une lettre ouverte diffusée par les Enfoirés.

Mais ce mercredi soir, c'est à la télé que la personnalité préférée des Français est montée au créneau pour défendre la nouvelle chanson des Restos, taxée d'« anti-jeunes »

Jacques Attali étrillé

Avec beaucoup d'ironie et de second degré. Dans une interview décalée, accordée au Petit Journal de Canal+  il a répondu avec humour aux attaques. Contre le côté réac' des paroles mais aussi contre les piques lancées par Jacques Attali qui a avoué sur Twitter avoir « toujours détesté les Enfoirés. Leur dernier clip est un monument de vulgarité et de haine des jeunes. »

« Ça vous touche de savoir que Jacques Attali pense que les Enfoirés sont un monument de vulgarité? Vous savez ce que c'est que la vulgarité? », interrogent Eric et Quentin, les trublions journalistiques du Petit Journal. Et Jean-Jacques Goldman de répondre, faussement ingénu, « ben je ne sais pas, plagier un livre...? ». Une pique à l'encontre de l'ancien conseiller de François Mitterrand souvent accusé de plagiat. 

Mais l'interview de Canal+ ne s'est pas limitée à un sketch bon enfant. JJG a également pu faire passer son message. « C'est juste une chanson. Vous croyez pas qu'on cherche un petit peu la petite bête ? »

3 mars 2015

Le step : une super gym minceur !

Le step : une super gym minceur !

Le step est aujourd’hui devenu un classique des salles de sport.Alliée minceur, cette activité est aussi excellente pour le cœur et extrêmement ludique.Comment la pratiquer dans les meilleures conditions ?

Le step, vous connaissez ?

Inventé aux États-Unis il y a plus de 25 ans, le step est un programme d’entraînement qui se base sur l’utilisation d’une « marche » amovible et antidérapante, le step, que l’on place devant soi. Se déroulant en musique, le step consiste à réaliser des enchaînements de pas sur et autour de la marche. Un cours dure de 30 à 60 minutes et se pratique généralement en groupe sous la houlette d’un professeur qui montre la chorégraphie.

Le step est un sport très complet : il sollicite largement les muscles inférieurs – mollets, quadriceps, fessiers – mais aussi le ventre, le buste et les bras puisque le haut du corps ne reste jamais immobile pendant les exercices. Des poids peuvent même être utilisés afin de renforcer la sollicitation musculaire.

Le step, un allié minceur

Le step entraîne une importante dépense énergétique puisqu’il permet de brûler 400 à 500 calories par heure... l’équivalent d’une belle part de gâteau ! Il est donc particulièrement apprécié par ceux qui souhaitent prendre soin de leur silhouette. D’autant que grâce à la musique rythmée, les efforts passent (presque) inaperçus ! La chorégraphie permet par ailleurs de renforcer les fonctions de coordination, d’équilibre... et de mémoire.

Monter les escaliers plutôt que prendre l’ascenseur est un excellent réflexe santé. Mais le step c’est bien plus que ça : les montées et descentes se pratiquent non seulement dans l’axe mais aussi latéralement, ce qui permet de mobiliser l’ensemble des muscles. Par ailleurs, le step sollicite la fonction cardiovasculaire de manière intense et pendant une longue période. Il améliore donc le souffle et accroît la condition physique. Comme la course à pied, le vélo ou la natation, c’est un bon sport d’endurance.

Les précautions nécessaires pour faire du step

Comme pour n’importe quelle activité physique, les personnes ayant des antécédents personnels ou familiaux d’accidents cardiovasculaires doivent être vigilantes et demander un avis médical avant de se lancer. Même conseil pour les personnes qui ont des facteurs de risque, comme l'hypertension.

De même, le step, qui entraîne de petits chocs répétés, est à éviter en cas de problèmes articulaires, de problèmes de dos ou d’atteinte des tendons (tendon d’Achille, tendon rotulien). Quand le poids est exceptionnellement élevé (en cas d'obésité... ou de grossesse), le step est aussi déconseillé pour protéger les articulations.

De manière générale, il est conseillé de commencer en douceur pour augmenter progressivement la difficulté au fil des cours, par exemple en modulant la hauteur de la marche.

Les bons réflexes

  • Le step est une activité intense : n’oubliez pas de boire de l’eau avant, pendant et après la séance afin d’éviter la déshydratation.
  • Investissez également dans une bonne paire de chaussures de sport, qui assurent un bon maintien de la cheville et présentent une semelle capable d’amortir les chocs.
  • Enfin, pour éviter les entorses et autres courbatures, n’oubliez pas de vous échauffer avant la séance et de vous étirer après.

À vos marches !

Mis à jour par Isabelle Eustache le 27/02/2015
Créé initialement par le 12/05/2014

Merci au Dr Sophie Lambrecht, médecin du sport (UCL)

Source :

http://www.e-sante.fr/step-super-gym-minceur/actualite/876

 

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