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9 avril 2017

La Grande Mademoiselle ou les coulisses de la cour de Louis XIV

 

« La Grande Mademoiselle » par Louis Ferdinand Elle. WikipediaCC BY

La cour de Louis XIV aurait pu être dénommée, comme celle de Louis XV par la suite, la cour parfumée. Dans ses Mémoires, Anne-Marie-Louise d’Orléans, la Grande Mademoiselle, cousine germaine du roi et intrigante de naissance, montre à quel point les parfums occupent une place importante. Des portraits peu ou pas du tout flatteurs, des maladies curieusement bénéfiques pour la peau… autant d’anecdotes qui nous replongent dans un siècle fascinant.

Des talons pour prendre de la hauteur…

À une époque où l’on était mariée enfant, le port de talons hauts permet de grignoter quelques centimètres bien utiles. Lors des fiançailles de Mademoiselle de Brézé avec le duc d’Enghien,

« il y eut un bal où Melle de Brézé, qui était fort petite, tomba comme elle dansait une courante, à cause que, pour rehausser sa taille, on lui avait donné des souliers si hauts qu’elle ne pouvait marcher. Il n’y eut point de considération qui empêchât de rire toute la compagnie, sans excepter M. le duc d’Enghien, qui ne consentait à cette affaire qu’à regret et que par la crainte qu’il avait de déplaire à M. son père ».

Anne d’Autriche reine de France. Rubens au Prado

Du parfum en abondance

Durant la Fronde, la cour se réfugie pour un temps à Saint-Germain. La reine Anne d’Autriche (qui en troublera plus d’un « par sa beauté soulignée par les fards » nous dit René Cerbelaud) et le jeune roi Louis XIV quittent en hâte la capitale, en n’emportant avec eux que le strict minimum. « Le roi et la reine manquaient de tout. »

Anne d’Autriche fait venir de Paris des malles remplies de vêtements ; elle n’oublie pas non plus ses cosmétiques :

« Parmi les hardes que la reine fit venir, il y avait un coffre de gants d’Espagne. Comme on le visitait, les bourgeois commis pour cette visite, qui n’étaient pas accoutumés à de si fortes senteurs, éternuèrent beaucoup, à ce que rapporta le page que j’avais envoyé […] »

Ces gants sont confectionnés par la corporation des gantiers-parfumeurs, une corporation qui a le « privilège » de « parfumer les gants et de vendre toute espèce de parfums. On importait alors d’Espagne et d’Italie des peaux parfumées qui servaient pour la fabrication de toutes sortes d’accessoires de mode, gants, bourses, gibecières… » « Ces peaux coûtaient fort cher ». « Leur forte odeur de musc, d’ambre et de civette » en était caractéristique.

Eau de Cologne originale. Farina Gegenueber

Une vingtaine d’années plus tard, alors qu’elle se recueille dans un couvent, à Beaune, sur le tombeau d’une carmélite, sœur Marguerite du Saint-Sacrement, morte en odeur de sainteté, la Grande Mademoiselle sentit « une odeur extraordinairement bonne » qu’elle a du mal à définir car elle « ne ressemblait à aucune de celles que j’ai jamais senties, moi qui les ai fort aimées et qui en ai eu de toutes sortes. »

Le parfum accompagne la cour dans toutes les circonstances de la vie. Alors que la reine Marie-Thérèse vient de mourir, son beau-frère, peu attristé, s’amuse aux frais de sa cousine :

« Monsieur me conta la mort de cette reine et, en badinant, il tira une boîte de ces senteurs d’Allemagne et me dit : sentez, je l’ai tenue deux heures sous le nez de la reine, comme elle se mourait. Je ne voulus pas sentir. »

Cette senteur d’Allemagne est probablement l’ancêtre de l’eau de Cologne, dénommée ainsi en l’honneur de sa ville d’origine. C’est un produit alors tout nouveau qui provient de la « distillation d’eau alcoolisée contenant de la mélisse, du romarin et de l’iris ; on ajoutait ensuite à l’alcool condensé des essences diverses d’hespéridés et d’un peu d’essence de lavande. » On lui reconnaîtra de nombreuses propriétés thérapeutiques et ce pendant plusieurs siècles ; on comprend mieux pourquoi ce remède fut expérimenté pour ramener la reine à la vie.

Une beauté due à la petite vérole ?

La petite vérole, une maladie fréquente à cette époque, laisse des marques indélébiles sur la peau dans le meilleur des cas. Beaucoup de gens n’ont pas cette chance et en décèdent. La Grande Mademoiselle nous étonne fort lorsqu’elle considère cette maladie comme bénéfique.

« Cette maladie me traita si favorablement que je ne demeurai pas rouge ; devant, j’étais fort couperosée, ce qui surprenait à mon âge et à voir la santé que j’ai. Et cela m’emporta tout : il y a peu de gens qui se voulussent servir de tel remède pour avoir le teint beau. »

En effet, le teint de la princesse est vanté :

« Je ne manquai pas de trouver beaucoup de gens qui surent me dire assez à propos que ma belle taille, ma bonne mine, ma blancheur et l’éclat de mes cheveux blonds ne me paraient pas moins que toutes richesses qui brillaient sur ma personne. »

Un teint gâté par des piqûres d’insectes

Alors que Mademoiselle sort victorieuse de sa petite vérole, sa jeune sœur se débat contre les piqûres d’insectes :

« Par malheur, de certaines mouches, que l’on nomme des cousins, avaient mordu ma sœur la nuit ; comme ce qu’elle a de plus beau est le teint, elle l’avait si gâté, et la gorge qu’elle a fort maigre comme ont d’ordinaire les filles de 13 ans, que c’était pitié à voir cela […] »

Une hygiène de vie irréprochable

Mademoiselle de Montpensier prend les eaux à Forges, l’été, pour réparer la « vie sédentaire menée tout l’hiver. » Elle y reforme une véritable petite cour :

« La vie de Forges est assez douce, mais bien différente de celle que l’on aime ordinairement. On se lève à 6 heures au plus tard ; on va à la fontaine ; car, pour moi, je n’aime pas prendre les eaux au logis. On se promène en les prenant ; il y a beaucoup de monde ; on parle aux uns, aux autres. »

Chaque nouveau curiste expose à la société le mal qui l’amène et chaque jour l’on se réjouit de voir les « progrès que l’on fait » à détruire les différentes maladies.

Une maigreur consternante

Lors du mariage de Monsieur avec Henriette d’Angleterre, le roi Louis XIV dit à son frère : « Mon frère, vous allez épouser tous les os des saints innocents. » La maigreur n’est pas appréciée comme en témoigne ce second témoignage : la princesse de Modène était une « grande créature qui n’avait rien de beau ni de laid, un air mélancolique, jaune, maigre. » Une fois « engraissée », elle devint belle.

Des cheveux de manants ou bien, au contraire, poudrés à souhait

Charles II à cheval. Peter Lelly

À la cour, on apporte un soin tout particulier à ses cheveux et à sa barbe. La Grande Mademoiselle nous rapporte deux anecdotes capillaires. La première concerne l’un de ses nombreux soupirants, à savoir Charles II (à 16, 17 ans, le prince de Galles est « grand pour son âge, la tête belle, les cheveux noirs […] »). Après l’exécution du roi Charles Ier, le pouvoir est aux mains de Cromwell. Charles II tente de renverser la situation, par la force. Son armée est vaincue à la bataille de Worcester en septembre 1651.

Claire Clemence de Maille Brézé. Jean-Marie Ribou

La cousine du roi Louis XIV nous explique comment son prétendant a quitté l’Angleterre. C’est la mère de ce dernier qui lui confie : « Vous trouverez mon fils bien ridicule ; car pour se sauver, il a coupé ses cheveux et a un habit fort extraordinaire. » Jugeant par elle-même : « Je le trouvai fort bien fait et de beaucoup meilleure mine qu’il n’était devant son départ, quoiqu’il eût les cheveux courts et beaucoup de barbe, deux choses qui changent les gens. La seconde concerne le grand amour de sa vie, le duc de Lauzun. Alors qu’elle l’aime avec passion, elle garde un œil lucide sur ses attraits.

« C’est un petit homme […]. Les jambes sont belles ; un bon air à tout ce qu’il fait ; peu de cheveux blonds, mais fort mêlés de gris ; mal peignés et souvent gras ; de beaux yeux bleus, mais quasi toujours rouges, un air fin ; une jolie mine. »

Ajoutez à cela un « nez pointu, rouge ». Le plus souvent, Lauzun se montre fort négligé ce qui chagrine sa tendre amie. Ce n’est pas faute de lui donner des conseils, de se moquer gentiment de lui… Rien n’y fait. Le cheveu est rare et gras, « ce n’est pas la poudre qui vous les gâte ; car vous n’en mettez guère et, si vous en aviez mis, on ne vous aurait pas reproché que vous auriez tiré votre poudre aux moineaux. » Le duc de Lauzun aurait-il été avare au point d’économiser sur sa toilette ?

En bref : du parfum (beaucoup), des cheveux poudrés (abondamment), des corps charnus (il est utile de se nourrir pour alimenter sa beauté), des litres d’eau de Forges (pour la santé), tels sont les conseils de beauté de la Grande Mademoiselle.

 et 

Sources : La grande mademoiselle ou les coulisses de la cour de Louis XIV

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Image associée

http://www.danmisson.com/wp-content/uploads/2015/08/Letter-E3-1024x1024.jpg

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15 mars 2017

La Guerre de Cent Ans

Fichier:Bataille Crécy.jpg

Bataille_Crécy.jpg ‎(440 × 438 pixels, taille du fichier : 119 Kio, type MIME : image/jpeg)
 

Bataille de Crécy 1346, chroniques de Jean Froissard.

A gauche les Anglais regroupés autour de l'étendard rouge avec les léopards dorés.

A droite les Français autour du roi avec son écu bleu parsemé les fleurs de lys. L'étendard royal français est à terre et brisé, il indique le résultat de la bataille perdue par le roi de France

La guerre de Cent Ans est un conflit qui opposa le royaume de France au royaume d'Angleterre à la fin du Moyen Âge. Elle commença en 1337 lorsque le roi d'Angleterre réclama la couronne de France et se termina en 1453 par la victoire française.

Elle s'étala donc sur plus d'un siècle mais fut entrecoupée de périodes de paix.

Les causes de la guerre de Cent Ans

La crise de succession au début du XIVe siècle

Au début du xive siècle, le royaume de France connaît une crise de succession : les trois fils du roi Philippe IV Le Bel sont morts sans héritier masculin. Philippe de Valois (Philippe VI), neveu de Philippe IV et cousin des derniers rois est désigné par les grands seigneurs français et monte sur le trône. Il fonde la dynastie des Capétiens Valois.

Isabelle, fille de Philippe IV, est écartée de la succession à la mort de ses frères au nom de la loi salique qui interdit à une femme de régner. Elle a épousé le roi d'Angleterre et a un fils nommé Édouard III. Ce dernier est donc le petit-fils de Philippe IV le Bel et neveu des derniers rois. Il estime à ce titre avoir le droit de devenir roi de France et conteste l'autorité des Capétiens Valois. À la veille de la guerre, le roi d'Angleterre est aussi le vassal du roi de France pour ses fiefs de Guyenne (région du sud-ouest de la France) où les agents du roi de France ne cessent de lui causer des ennuis. En 1337, le roi de France, Philippe VI s'empare du duché de Guyenne à la suite du défi d'Édouard III.

C'est le début de la guerre de Cent Ans.

Un conflit d'influence a également lieu entre la France et l'Angleterre: les deux royaumes se disputent les droits de navigation et de pêche entre Calais et Douvres. De plus, les anglais ont des intérêts économiques en Flandre (alors fief français), ils y vendent beaucoup de laine. Le Comte de Flandre est soutenu par le roi de France alors que les classes entreprenantes (qui travaillent la laine) sont soutenues par l'Angleterre. Ce qui a pour conséquence une interdiction donnée par la France d'utiliser la laine anglaise en Flandre et un envoi massif de laine anglaise au Brabant avec interdiction de vendre en Flandre.  Ce conflit du "mouton", est une des causes ayant mené à la Guerre de Cent Ans.

Les principales phases de la guerre

Souverains et opérations militaires de la Guerre de Cent Ans

1340–1360 : les défaites françaises

Début de la guerre de 100 ans
                                                                                                       
                                                                                                         
Traité de Brétigny. En rose le territoire cédé au roi d'Angleterre

Pendant la première période de la guerre de Cent Ans, les Français subissent une série de défaites entre plusieurs trêves : ils perdent la bataille navale de l'Écluse (1340) laissant ainsi les Anglais libres de leurs mouvements entre leur île et le continent. En 1346, le roi Édouard III fait une chevauchée dévastatrice depuis la Normandie vers le nord du royaume. Lancé tardivement à sa poursuite, Philippe VI perd la bataille de Crécy (1346) et Calais (1347) devient un port anglais. En 1355, le Prince Noir, fils d'Édouard III, à partir de Bordeaux, fait une chevauchée dévastatrice en Aquitaine puis en 1356, en direction de Paris. Venant à sa rencontre, le roi Jean le Bon est fait prisonnier à la bataille de Poitiers. Il est emmené à Londres. Il est contraint d'accepter la signature du traité de Brétigny en 1360. La France cède à l'Angleterre en toute souveraineté le duché de Guyenne agrandi ; en échange, Édouard III renonce à la couronne de France.

1360–1386 : la reconquête sous Charles V

La deuxième période de la guerre est marquée par des succès français. Bertrand Du Guesclin, chef de l'armée française (connétable) refuse les batailles rangées mais harcèle sans trêve les Anglais (guérilla). Les Anglais perdent une grande partie de leurs possessions d'Aquitaine. La guerre semble terminée.

1386–1428 : les troubles et l'éclatement du royaume de France

Traité de Troyes

Sous le règne de Charles VI, le royaume de France tombe à nouveau dans le désordre. Le roi de France est en effet frappé de crises de folie intermittentes et son entourage se déchire pour exercer le pouvoir : le pays sombre dans une guerre civile qui oppose deux clans : les Armagnacs (partisans du dauphin Charles, fils de Charles VI) et les Bourguignons (partisans du duc de Bourgogne, cousin du roi, soutenu par la reine Isabeau de Bavière). Ces derniers finissent par s'allier aux Anglais en 1414.

Après le désastre pour la chevalerie française de la bataille d'Azincourt en 1415, le roi d'Angleterre Henri V conquiert tout le nord de la France et prend Paris. Le traité de Troyes, signé en 1420, déshérite le dauphin Charles. Le roi de France marie sa fille à Henri V qui est désormais reconnu comme régent de France et héritier du trône. Le nord-est du pays est sous domination bourguignonne et seules les régions du sud obéissent au dauphin Charles qui à la mort de son père, en 1422, prend le titre de roi de France (Charles VII).

1428–1453 : le renforcement et la victoire du roi de France

En 1428, les Anglais font le siège de la ville d'Orléans, favorable au roi Charles VII et qui tient le passage de la Loire. Jeanne d'Arc, une jeune fille de Lorraine, va trouver le roi à Chinon. Elle le convainc de lui confier des troupes, qui vont délivrer Orléans. Les Anglais reculent vers le nord et le roi est sacré à Reims le 17 juillet 1429 : il devient officiellement Charles VII. Jeanne d'Arc tente de s'emparer de Paris qui la repousse, elle est capturée par les Bourguignons à Compiègne. Ces derniers la livrent aux Anglais, qui la jugent à Rouen ; elle y est brûlée vive le 29 mai 1431.

Charles VII réorganise son armée et finit par reprendre Paris (1436), la Normandie (1450) et la Guyenne (1453). Les Anglais ne conservent que Calais.

Le bilan

En France

La guerre a provoqué d'importantes destructions dans le royaume de France. Elle a aussi fait naître le sentiment national, incarné par Jeanne d'Arc. Louis XI fils de Charles VII va créer une armée professionnelle. Pour maintenir cette armée, il lève des impôts permanents (gabelle: sel; taille: récoltes). Les rois et Louis XI et ses successeurs ont par la suite unifié et pacifié le royaume de France.

En Angleterre

Vaincu le roi d'Angleterre renonce à ses terres continentales. La royauté anglaise va entrer en crise. Des clans de la famille royale vont se déchirer pour prendre le pouvoir (guerre des Deux-Roses). La famille Tudor à la fin du XVe siècle remplace la dynastie des Plantagenets.

Jeanne d'Arc

Jeanne d'Arc a sauvé les Français des Anglais. Mais, elle se fait brûler en 1431.

Jeanne d’Arc au sacre du roi Charles VII, dans la cathédrale de Reims. Tableau du peintre Ingres, 1851

                                                                                                                  
La signature de Jeanne d'Arc

 

Sourcehttps://fr.vikidia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Ans

 

 

13 avril 2016

Joséphine Baker, résistante pendant la guerre de 39/40 !

Publicity portrait of American singer, dancer, and actress Josephine Baker (1906 - 1925) in a military uniform, 1944.

http://www.gettyimages.fr/photos/jos%C3%A9phine-baker?sort=mostpopular&excludenudity=false&mediatype=photography&phrase=jos%C3%A9phine%20baker&family=editorial

Le 12 avril 1975, l'artiste Joséphine Baker disparaissait.

Saviez-vous qu'elle a été Résistante ?

"C'est la France qui m'a fait ce que je suis, je lui garderai une reconnaissance éternelle..."

Quand la guerre éclate, Joséphine Baker est au sommet de sa gloire. Dès 1939, l'artiste star devient, au péril de sa vie, l'agent de propagande du général de Gaulle et entre, en 1940, dans la Résistance. Militante antiraciste, celle qui chante "J'ai deux amours, mon pays c'est Paris…" refuse de voir Paris entre les mains d'Hitler. Afin de récolter des fonds au profit de l'armée française, elle donne de nombreux concerts. Sous-lieutenante des forces féminines de l'Armée de l'air, il s'agit de l'une des 1res icône parisienne à lutter contre les nazis en France et en Afrique.

Après la guerre, elle obtient la médaille de la Résistance puis les insignes de chevalier de la Légion d'honneur et la croix de guerre 1939-1945.

Photo de Le Mémorial de Caen.
En photo : article publié dans le quotidien "Ce soir", le 12 octobre 1944 - crédits - "Histoire @ la Une" 
24 février 2016

Où l’on s'intéresse à un monsieur fatigué qui ressemble à Napoléon.

Résultat de recherche d'images pour "images napoleon"

Ci-dessous, voici un homme assis, presque avachi, le ventre bedonnant, les bottes pleines de boue... Mais qui peut-il être ? 

Plusieurs indices nous éclairent : un bicorne oublié par terre et la tapisserie avec des "N" entourés de couronnes de laurier.

Il s'agit bien de Napoléon ! Quel étonnant portrait : on est loin des représentations habituelles de l'Empereur, qui sont beaucoup plus majestueuses. Alors pourquoi Delaroche choisit-il de le peindre ainsi ? C'est une bien mauvaise allure... Mais elle est réaliste !

Vous n'arrivez pas à voir les images ? Contactez-nous sur jean@artips.fr

 

Paul Delaroche, Napoléon (1769-1821) dans son bureau, collection particulière

Le valet de chambre de Napoléon confirme cette apparence. Il nous dit que sous l'Empire, son maître "engraissa beaucoup" et que "sa peau était devenue très blanche".

Pour réaliser ce tableau, le peintre s'inspire aussi des Mémoires de Bourienne, un contemporain de Napoléon. L'auteur nous décrit précisément cette scène : Napoléon est à Fontainebleau, dans ses appartements, quelques jours avant son abdication...

Vous n'arrivez pas à voir les images ? Contactez-nous sur jean@artips.fr

Paul Delaroche, Napoléon franchissant les Alpes, 1848, Paris, Musée du Louvre

Ainsi, Delaroche a choisi de représenter un instant crucial : le moment où l'Empereur se rend compte que sa fin est proche.

Sa mauvaise mine est donc justifiée... Paul Delaroche est un spécialiste de ces scènes intimes, réalistes et anecdotiques. L'artiste parvient toujours à trouver le moment culminant d'un événement pour mieux émouvoir son spectateur. 

En 1848, l'artiste représente à nouveau Napoléon. Il choisit l'épisode de la traversée des Alpes. Contrairement au peintre David, qui présente Napoléon triomphant sur un cheval fougueux, Delaroche est bien plus réaliste : l'empereur est recroquevillé sur un petit mulet. Une image bien moins glorieuse !

Jacques-Louis David, Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard (5ème version), 1803, 264 × 231 cm, Musée du Château de Versailles

 

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ARTLY PRODUCTION SAS,
71 rue du faubourg Saint-Martin
75010 PARIS

Source : http://www.artips.fr/

21 février 2016

Champs de bataille de la Grande Guerre : Verdun, la résistance française

Champs de bataille de la Grande Guerre: Verdun, la résistance française
Verdun, le symbole de la résistance française face à l'armée allemande.
un véritable orage d'acier.
Récit et lieux à visiter.

• Verdun, un orage d'acier

Un orage d’acier s’abattait sur Verdun au plus fort des combats qui durèrent de février à décembre 1916. 10 000 obus par jour! "C’est dire la rage de cette bataille, qui fut avant tout un duel d’artillerie, 80% des 700 000 victimes ayant été tuées ou blessées par des éclats d’obus", précise Jean-Luc Demandre, président de l’association Connaissance de la Meuse. 

Que reste-t-il aujourd’hui de ces affrontements dantesques, symboles de la guerre industrielle et de la résistance de l’armée française, seule engagée sur ce front face aux troupes du général Falkenhayn? Avant tout, la houle immobile de la forêt qui recouvre 10 000 hectares du bois des Caures (au nord), où les chasseurs du colonel Driant reçurent le premier choc le 21 février 1916, au fort de Souville (au sud), lieu de l’extrême avancée allemande, l’été suivant. 

Composée de pins noirs et d’épicéas, de hêtres, d’érables et de chênes plantés sur le sol lunaire, elle a préservé, dans l’ombre, le champ de bataille jonché de soixante tonnes de ferraille à l’hectare. 

• Verdun, "le sol qui parle"

Trous d’obus à l’infini, restes de boyaux de ravitaillement, anciens ouvrages fortifiés, postes avancés de l’infanterie, lieux de cantonnement, les forestiers de l’Office national des forêts (ONF)ont dénombré sur place près de 400 vestiges de guerre. 

"À l’heure où les témoins du drame ont disparu, c’est le sol qui parle à Verdun", affirmeFrédéric Hinsberger, de l’ONF. Le sol, mais aussi les clairières qui parsèment le massif et révèlent, en neuf lieux très précis, l’emplacement de villages détruits au cours des affrontements. 

De Beaumont, Bezonvaux, Douaumont, Louvemont, Fleury-devant-Douaumont, Haumont, Ornes, Vaux et Cumières subsistent des traces bouleversantes: photos des villages et de leurs habitants, objets du quotidien, outils des forgerons et paysans de ce pays champêtre, alors semé de vergers. 

Exposées le long des anciennes grandes rues retracées dans l’herbe drue, ces traces témoignent de lieux de vie et de communautés humaines englouties par la guerre. Le champ de bataille garde ainsi, pour les nouvelles générations, la mémoire de ceux qui le peuplaient avant la guerre.

• Verdun, lieux de mémoire

- Douaumont, l’ossuaire 
Il abrite environ 130 000 corps de soldats allemands et français non identifiés. Visite de la crypte, de la chapelle et de la tour.
Ouvert tous les jours. Tél.: 03-29-84-54-81. www.verdun-douaumont.com

- Fort de Douaumont
Clé de voûte du système fortifié de Verdun, pris et repris au fil de terribles combats. Le dédale des galeries permet d’avoir un aperçu de la vie souterraine des soldats.
Ouvert tous les jours.Tél.: 03-29-84-41-91. www.verdun-meuse.fr

- Fort de Vaux
Casemates, tourelles et salles souterraines où les Français assiégés résistèrent à la limite de leurs forces début juin 1916.
Ouvert tous les jours. Tél.: 03-29-88-32-88. www.verdun-meuse.fr

- Le PC du colonel Driant 
Ouvrage bétonné qui subit le premier choc le 21 février 1916. Tout près, une stèle dédiée au chef des chasseurs à pied, à l’endroit où il fut tué.

- Les villages détruits
Beaumont, Bezonvaux, Douaumont, Louvemont, Fleury-devant-Douaumont, Haumont, Ornes, Vaux et Cumières. De toutes ces communes "mortes pour la France" demeurent des vestiges poignants, des emplacements de maisons et de lieux de vie.

- Le Centre mondial de la Paix 
Situé dans le Palais épiscopal de Verdun, lieu d’échange et de rencontre sur le thème de la paix et des libertés, il propose des expositions temporaires passionnantes, dont actuellement: "Que reste-t-il de la Grande Guerre?"

Par  

Article paru dans Pèlerin en  mai 2014.

Sourcehttp://www.notretemps.com/loisirs/champs-bataille-grande-guerre-verdun,i60232

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29 mai 2015

Neuf questions que vous n'osez pas poser sur le Panthéon

Le Panthéon vu depuis le jardin du Luxembourg, à Paris.

Le Panthéon vu depuis le jardin du Luxembourg, à Paris. (MANUEL COHEN / AFP)

Au-delà de la pompe officielle et des morceaux de bravoure ("Entre ici, Jean Moulin…"),francetv info répond à ces questions que vous n'avez jamais osé poser sur le Panthéon et les panthéonisations.

Symbole, Star, Sun, Emblème, Indicateur, Publicité

François Mitterrand, sept, François Hollande, quatre. Le premier président socialiste de la Ve République avait procédé à une floppée de panthéonisations pendant ses deux septennats. Le second fait entrer, mercredi 27 mai, quatre résistants d'un coup au Panthéon : Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay.

Mais à quoi rime ce funèbre cérémonial d'entrée au Panthéon ? Qu'y a-t-il réellement dans les caveaux ? Qui décide des panthéonisations ? Pourquoi y a-t-il une croix sur ce bâtiment soi-disant laïque ? Francetv info répond à neuf questions que vous n'avez jamais osé poser sur le Panthéon.

1) Les quatre choisis par François Hollande pour entrer au Panthéon, c'est qui déjà ?

Pour commémorer la fin de la seconde guerre mondiale, le président de la République panthéonise quatre résistants. Avec un souci de parité affiché puisque deux hommes, Pierre Brossolette (1903-1943) et Jean Zay (1904-1944), et deux femmes, Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) et Germaine Tillion (1907-2008), y entrent simultanément.

Vous êtes un peu court sur ces nouveaux "grands hommes" et femmes honorés par "la patrie reconnaissante" ? Francetv info vous a préparé l'antisèche sur le héros de la Résistance Pierre Brossolette, qui s'est suicidé pour ne pas parler, le 22 mars 1944, après avoir été capturé par la Gestapo. L'ethnologue Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, nièce de Charles et future présidente d'ATD-Quart Monde, sont restées, elles, liées toute leur vie par leur amitié forgée en déportation, au camp de concentration de Ravensbrück (Allemagne). Quant à Jean Zay, après avoir été ministre de l'Education du Front populaire, en 1936, il est mort en juin 1944, quinze jours après le Débarquement, assassiné par la Milice.

Portraits de Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillon affichés au Panthéon pour l'exposition

Portraits de Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillon affichés au Panthéon pour l'exposition "Quatre vies en résistance", du 28 mai 2015 au 10 janvier 2016.  (YANN KORBI / CITIZENSIDE / AFP)

2) Le Panthéon, c'est une sorte de cimetière, c'est ça ?

Oui, c'est sa vocation depuis deux siècles. En 1791, l'Assemblée révolutionnaire a décidé de faire une nécropole des "grands hommes" de l'église Sainte-Geneviève, située dans le 5e arrondissement de Paris. Commandée par Louis XV à l'architecte Soufflot, celle-ci a paru idéale : vide, en cours de finition, elle n'était encore ni consacrée ni affectée à une paroisse. La crypte, au sous-sol, abrite 26 caveaux, qui peuvent chacun contenir une douzaine de cercueils. Théoriquement, donc, plus de 300 personnes peuvent y être accueillies. Comme il n'y en a que 77 (panthéonisation du 27 mai incluse), il reste de la place.

Mais tous les corps des personnalités ne se trouvent pas dans les caveaux. Mieux vaut n'y pas regarder de trop près : le cercueil de Nicolas de Condorcet est vide, les cendres de Jean Moulin sont incertaines, le corps de Louis Braille y repose sans ses mains, si précieuses pour lire l'écriture tactile des aveugles qu'il a inventée, d'autres caveaux ne contiennent qu'une urne où repose un cœur…

Cette aura funèbre alimente aussi quelques légendes, pas toujours avérées. L'administrateur du Panthéon, Pascal Monnet, fin connaisseur du lieu, assure qu'il n'y a pas d'accès direct au bâtiment par les catacombes, comme le dit la rumeur. En revanche, il y avait bien jadis un passage en sous-sol entre le lycée Henri-IV et le monument.

La tombe de Jean Jaurès au Panthéon.

La tombe de Jean Jaurès au Panthéon. (MANUEL COHEN / AFP)

3) Qui est au Panthéon, déjà ?

Après l'entrée des quatre résistants, il y aura au total 75 personnalités honorées au Panthéon, plus deux inhumées sans être honorées. Si vous voulez tester vos connaissances sur le sujet, francetv info vous propose ce quiz, qui réserve quelques surprises (un peu d'aide ? Ni De Gaulle, ni Napoléon n'y sont enterrés, mais Voltaire, ci-dessous, y est entré en 1791). 

La statue de Voltaire au Panthéon.

La statue de Voltaire au Panthéon. (MANUEL COHEN / AFP)

Que dire du profil-type du panthéonisé, sinon qu'il est assez homogène ? A trois exceptions près (Marie Curie, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion), son genre est masculin. Entré sous l'Empire plus d'une fois sur deux, le "grand homme" est très majoritairement un militaire ou un politique. Si quelques écrivains (Hugo, Dumas, Zola) ou scientifiques (Marcellin Berthelot, Paul Painlevé, les Curie) se sont glissés dans la crypte, il ne s'y trouve qu'un seul peintre (Joseph-Marie Vien, artiste officiel du premier Empire) et aucun musicien. 

4) Qui décide d'une panthéonisation ? C'est magouille et compagnie ?

Comme vous y allez ! Oui… et non, comme toujours. Sur deux siècles, la panthéonisation est le plus souvent le fait du prince, qu'il s'appelle Napoléon ou François Hollande. Si celles de Voltaire et Rousseau, sous la Révolution, ont été votées par l'Assemblée, les 42 suivantes ont été décidées par l'empereur.

Comme l'explique l'historien Christophe Prochasson, la procédure s'est à nouveau faite collégiale sous les IIIe et IVe Républiques : les panthéonisations étaient approuvées par les députés. L'instauration de la Ve République marque le retour au bon plaisir impérial : le chef de l'Etat choisit seul. La Réunion des musées nationaux avait bien organisé en 2013 une consultation sur internet en vue de la panthéonisation 2015, mais c'est François Hollande qui a tranché. Et qui a délibérément ignoré la révolutionnaire féministe Olympe de Gouges (1748-1793), pourtant plébiscitée par les internautes. 

5) Donc il y a forcément des polémiques à chaque panthéonisation ?

Oui. Comme le souligne Christophe Prochasson, la panthéonisation témoigne d'"un état d'esprit à un moment donné". Elle est orientée, donc sujette à discussion. Le Parti communiste a ainsi reproché à François Hollande de panthéoniser deux socialistes, mais aucun communiste alors que le PCF était une des composantes importantes de la Résistance.

Autre polémique attachée à la cuvée 2015, celle lancée en 2013 dans Le Monde par le journaliste Pierre Péan. "Faire entrer Pierre Brossolette au Panthéon" est "un affront à Jean Moulin", avait estimé l'auteur de Vies et morts de Jean Moulin, puisque les deux hommes étaient rivaux pour unifier la Résistance.

Des féministes, enfin, ont noté que le président du Centre des monuments nationaux, Philippe Belaval, dans son rapport sur la modernisation du Panthéon (Pour faire entrer le peuple au Panthéon), suggérait de ne faire entrer en 2015 que des femmes pour rétablir un peu plus l'équilibre entre les sexes… Avis non suivi.

Le précédent chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, avait, lui, suscité des remous en voulant panthéoniser deux personnalités classées à gauche : Albert Camus, et Aimé Césaire, mais les familles s'étaient opposées au transfert des cendres. Nicolas Sarkozy avait néanmoins inauguré une plaque en l'honneur du poète martiniquais, sans polémique. 

6) Et pourquoi y a-t-il toujours une croix sur le Panthéon, alors qu'il est laïque ?

Ce tombeau laïque des "grands hommes" garde plus d'une trace de son passé religieux. L'administrateur du Panthéon, Pascal Monnet, relève ainsi la forme du bâtiment (nef et abside, donc en forme de croix) ou encore  "le Christ en majesté dans l'abside du début du XXe siècle".

Mosaïque d'Ernest Hébert (1817-1908) représentant le Christ en majesté dans l'abside du Panthéon.

Mosaïque d'Ernest Hébert (1817-1908) représentant le Christ en majesté dans l'abside du Panthéon. (MANUEL COHEN / AFP)

Et la croix tout en haut du dôme, pourquoi a-t-elle été maintenue ? "Elle avait été démontée au moment de la Commune, au XIXe siècle, et remplacée par un drapeau rouge, note Pascal Monnet. Puis elle a été remise au début de la IIIe République et maintenue depuis, malgré les restaurations." Pourquoi ? "C'est l'histoire du monument qui veut ça", philosophe Philippe Bélaval. Qui met les points sur les "i" : le bâtiment n'est plus consacré, "ce n'est plus une église".

7) Et ailleurs, ils ont aussi leur Panthéon ?

"Non, il n'y a pas de véritable équivalent", répond Philippe Bélaval. Il juge qu'au Royaume-Uni, l'abbaye de Westminster, avec quelque 3 000 sépultures de rois, reines et personnages célèbres, ne "répond pas au même principe", mais se montre, en même temps, beaucoup plus exhaustive.

A l'inverse, le Panthéon national créé à Lisbonne en 1916 fait pâle figure à côté du nôtre : une dizaine de personnalités à peine, dont la chanteuse de fado Amalia Rodrigues et un footballeur, Eusébio da Silva Ferreira.

8) On ne peut pas dépoussiérer tout ça ?

Si, et on y songe sérieusement ! D'autant qu'il y a urgence à rendre plus attractive cette sépulture républicaine hétéroclite et lacunaire, où, désormais, nombre de familles ne veulent plus transférer les dépouilles de leurs morts. Ainsi, seule une urne contenant de la terre prélevée sur les tombes de Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz entrera au Panthéon le 27 mai. 

Dès 2013, le président du Centre des monuments nationaux, Philippe Belaval, a rendu un rapport pour "rendre au peuple" ce "monument intimidant". Il suggère notamment de se doter d'outils numériques dignes de ce nom. Objectif : que le Panthéon, pour l'instant cantonné à 750 000 visiteurs par an, parvienne à dépasser le million. Avec un bémol cependant : ne pas sombrer dans le côté "parc à thème" qui jurerait avec la vocation funéraire du monument.

9) J'ai eu la flemme de tout lire. Vous me faites un résumé ?

François Hollande transfère mercredi 27 mai quatre résistants au Panthéon : deux hommes, Pierre Brossolette (1903-1943) et Jean Zay (1904-1944), et deux femmes, Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) et Germaine Tillion (1907-2008). Au total, fin mai, 75 personnalités sont honorées dans ce temple républicain : 72 hommes et seulement trois femmes. Il s'agit, en grande majorité, de militaires et de politiques, suivi de scientifiques et d'écrivains. Très peu d'artistes, en revanche, et aucun musicien.

Etre enterré au Panthéon, ça vous tente ? Seul le chef de l'Etat, sous la Ve République, peut en décider. Il reste de la place (le monument peut accueillir 300 dépouilles), mais, paradoxalement, de moins en moins de candidats : les familles sont désormais réticentes à exhumer leurs morts pour les y transférer.

Par Anne Brigaudeau

Source : http://www.francetvinfo.fr/societe/debats/pantheon/neuf-questions-que-vous-n-osez-pas-poser-sur-le-pantheon_903893.html

 

14 avril 2015

Le génocide arménien, un fait méconnu

 

Génocide Arménien - témoignage d'une marseillaise

 

Massacrés, torturés, morts de soifs, le peuple arménien a été exterminé au début du XXe siècle. Sous l'empire ottoman, les différentes communautés vivaient pourtant en bonne entente. Tout change dès la fin du XIXe siècle. Les turcs perdent des parties de l'Empire ottoman. Humiliés, ils cherchent un ennemi de l'intérieur: "Les Arméniens passent d'un statut de peuple fidèle, c'était leur surnom jusqu'à la fin du XIXème siècle à un statut de peuple traitre et déloyal" explique Mikael Nichanian, historien. Quand la première guerre mondiale éclate, le ressentiment à l'égard des Arméniens prend une tournure bien plus sombre.

Plus d'un million de morts

Le génocide commence au printemps 1915 et se poursuit pendant tout l'été par un exode vers le désert de Syrie et le sud de l'empire. C'est ce qu'on apelle "les marches de la mort". Sans boire ni manger pendant des mois, des femmes et des enfants pour la plupart marchent sous un soleil brulant. Les hommes sont directement raflés.

À l'arrivée, pour les survivants, des camps très sommaires avec des tentes en toile. En 1916, les tueries se poursuivent dans ce qui est devenu des camps de concentration. Un siècle après, l'Arménie n'attend qu'une chose, la reconnaissance par la Turquie de la mort d'un 1,3 million d'arméniens tués pendant ce qui reste le premier génocide du XXème siècle.

Source : https://www.youtube.com/watch?v=2XryKMZ3aoQ

15 janvier 2015

France, terre d'attentats contre la presse ?

 

image : France, terre d'attentats contre la presse ?

Les attentats qui ont frappé la France la semaine dernière ont de multiples dimensions qui ont mobilisé le pays. On ne négligera pas l'antisémitisme assumé de la prise d'otages tragique de la Porte de Vincennes. Avec l'assassinat des journalistes de Charlie Hebdo le 7 janvier, c'est la liberté de la presse qui est attaquée.

Cet attentat s’inscrit dans une longue tradition de violence à l’encontre de la presse et des journalistes, y compris dans notre pays. En effet, de nombreux journaux furent la cible d’attentats dont les dégâts ne furent généralement que matériels. Un attentat se distingue d’emblée, qui aurait pu servir de répétition à celui du 7 janvier : la fusillade du 18 novembre 2013 au siège de Libération, au cours de

laquelle un photographe avait été grièvement blessé par les balles d’Abdelhakim Dekhar… Mais celui-ci, se revendiquant de l’extrême gauche, déclara par la suite être venu pour faire peur et non pour tuer. Par ailleurs, Charlie Hebdo avait déjà été la cible d’un attentat à l’explosif en novembre 2011, s’inscrivant alors dans une liste qui voyait se côtoyer la presse d’extrême droite (Minute en 1971, 1974, 1975, 1982 et 1985, Le Choc du Mois en 1989), la presse de gauche (Globe hebdo en 1988, Libération en 1991 et 2013) et d’extrême gauche (L’Humanité en 2004) ainsi que la presse régionale (Corse Matin en 1992, 1994, 1997 et 2011) et internationale (Jeune Afrique, en 1987)… tous pris à partie par le terrorisme, qu’il soit d’inspiration nationaliste, islamiste ou révolutionnaire.

Cet œcuménisme improbable éclaire l’un des paradoxes du terrorisme. En effet, si la liberté de la presse est une cible récurrente pour les terroristes, paradoxalement, le terrorisme trouve dans les médias un adjuvant indispensable, au point qu’on a pu, dans certains cas, dénoncer une connivence. Margaret Thatcher, le 15 juillet 1985, s’adressant à des avocats américains, déclarait : « Nous devons enlever aux terroristes l’oxygène publicitaire dont ils dépendent » (And we must try to find ways to starve the terrorist and the hijacker of the oxygen of publicity on which they depend). Cette relation entre terrorisme et médias est ancienne, et la censure de presse fut aussi l’un des moyens dont usèrent les États pour lutter contre la violence politique… Mais l’attentat contre Charlie Hebdo nous ramène à la réalité du terrorisme autant qu’il éclaire l’évolution récente du phénomène.

Certes, la violence politique prônée pour punir un supposé blasphème est un drame déjà vécu par la société occidentale. La fatwa lancée en 1989 par l’ayatollah Khomeiny contre l’écrivain Salman Rushdie, auteur des Versets sataniques était une condamnation quasiment « officielle » d’un texte (brûlé à Téhéran sous l’objectif des caméras occidentales) et de son auteur, imposant depuis des années à cet écrivain une existence quasi clandestine, sous la protection des démocraties. Pourquoi alors le 7 janvier 2015 constitue-t-il un tournant ?

D’abord parce que cet attentat est, en France, le plus meurtrier depuis les années 1960 et les attentats organisés par l’OAS (le déraillement du train Paris-Strasbourg à la hauteur de Vitry-le-François, le 18 juin 1961 qui fit 28 morts). Au-delà de ce record macabre, la distinction entre cible et victime prend du sens : les victimes sont les hommes et femmes tombés sous les balles des assassins, la cible, c’est l’opinion publique, et la presse, sa vigie. L’enjeu va au-delà de la simple vengeance au nom d’un hypothétique honneur bafoué. Il s’agit, selon une logique terroriste digne du jeu de billard, de provoquer une réaction identitaire, de braquer les communautés et les cultures, d’enflammer autant que de terrifier : assimiler l’islam à cette barbarie serait rentrer dans le jeu des assassins.

Al-Qaida contre Daesh

Cet attentat éclaire par ailleurs les évolutions récentes d’un terrorisme islamiste qui se passe de commandement religieux, et revendique, à la manière des « lone wolves » (loups solitaires) son autonomie de décision selon les préceptes d’Abdallah Azzam, à l’origine du groupe Al-Qaida. Il s’agit d’un terrorisme autochtone, dont les acteurs, passés par la délinquance (un phénomène courant dans les divers groupes terroristes, où les idéologues s’effacent au profit d’une jeunesse en marge), se sont radicalisés sur place, en prison et par le net. Ils nous renvoient à ce péril nouveau, de terroristes vivant en France, partis se former à l’extérieur et revenus préparer des attentats, une situation à l’inverse du terrorisme islamiste tel que la France l’a connu dans les années 1980/1990. La méthode même interroge : on ne peut s’empêcher d’observer le mélange d’efficacité et de bévues (l’oubli d’une carte d’identité dans la voiture ayant servi à l’opération) dont firent preuve les deux responsables de l’attentat du 7 janvier. Est-ce le temps d’un « terrorisme amateur » dont l’économie de moyens et de stratégie ne signifie hélas pas une moindre dangerosité ?

Cet attentat met également en lumière la macabre rivalité qui existe entre deux structures terroristes : Al-Qaida, la « franchise » terroriste et ses divers avatars nationaux, et Daesh – la forme actuellement la plus aboutie de guérilla islamiste. Faut-il considérer que les démocraties sont devenues le champ clos d’un match entre ces deux groupes, voire ces deux formes de terrorisme, par journalistes interposés – le massacre parisien faisant pièce aux décapitations sur internet ? Enfin, la question se pose de nouveau : si le projet de loi adopté le 4 novembre 2014 permet de poursuivre les étudiants en jihadisme partis se former dans les havres du terrorisme islamiste, il attend encore ses décrets d’application, annoncés désormais comme imminents. Il faut se poser – comme naguère l’Amérique – la question des terroristes « natifs » et de la législation : le débat entre liberté et sécurité demeure d’actualité.

Gilles Ferragu, université Paris Ouest – Nanterre – La Défense

(© de la photo : Ph. Pons, J. Dalban/Photononstop ; illustration F. Da Cunha).

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Source :

http://newsletters.histoire.presse.fr/lettre/

 

11 novembre 2014

BILAN ET CONSEQUENCES du conflit de la guerre de 14-18

FRANCE : 1 400 000 morts (et 3 000 000 de blessés)
ANGLETERRE : 870 000 morts
ITALIE : 500 000 morts
ETATS-UNIS: plus de 110 000 morts

ALLEMAGNE : 1 800 000 morts
RUSSIE : 1 700 000 morts
AUTRICHE : plus de 1 000 000 de morts

Avec les autres belligérants on arrive à un total de près de 10 000 000 de morts et
20 000 000 de blessés (dont beaucoup de grands invalides) ...
sans compter les quelque 13 000 000 de morts civils !
Partout en Europe, mais particulièrement en France principal
champ de batailles, tout est ruines, dévastation et désert.

Source :

http://ancrehistoire.fr/14-18/14-18e.html

 

11 novembre 2014

Armistice de 1918

L’armistice de 1918, signé le 11 novembre 1918 à 5h15, marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918), la victoire des Alliés et la défaite totale de l'Allemagne, mais il ne s'agit pas d'une capitulation au sens propre.

Le cessez-le-feu est effectif à onze heures, entraînant dans l'ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairons annonçant la fin d'une guerre qui a fait plus de 8 millions de morts,( l'une des cause ; la famine), d'invalides et de mutilés. Les généraux allemands et alliés se réunissent dans un wagon-restaurant aménagé provenant du train d'État-Major du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne.

Plus tard, en 1919, à Versailles, sera signé le traité de Verdun.

Le traité de Brest-Litovsk conduisant à la reddition de la Russie permet à l'Armée allemande de se concentrer sur le front de l'Ouest mais l'échec des offensives allemandes en juin et juillet 1918 et le renfort des alliés américains et britanniques retirent à l'Allemagne tout espoir de victoire. Depuis août, les forces allemandes reculent en bon ordre, mais avec de lourdes pertes, sur l'ensemble du front franco-belge. En septembre, l'État-Major allemand fait savoir à l'empereur que la guerre est perdue, mais ni Guillaume II, ni les chefs militaires ne veulent assumer la responsabilité de la défaite.

À partir de septembre, une série d'offensives de l'Entente sur les fronts d'Orient et d'Italie entraînent la capitulation des alliés de l'Allemagne. Les armistices sur les fronts d'Orient créent une « énorme brèche » (Ludendorff) que l'Allemagne n'est pas en mesure de colmater.

En même temps, sur le front belge les Franco-Belges lancent une attaque vers Bruges et enfoncent le front allemand.

L'agitation grandit dans les troupes allemandes et à l'arrière. Durant le mois d'octobre, les Allemands et le président américain Wilson échangent des notes dans lesquelles ce dernier est chargé, dans la lignée de ses quatorze points proposés en janvier dans un discours retentissant, de prendre en main le rétablissement de la paix.

Le 3 octobre 1918, l'empereur Guillaume II nomme un nouveau chancelier : Max de Bade, mais cela ne suffit pas à contrôler le pays : de nombreux marins et soldats refusent d'aller au combat, en particulier à Kiel.

Le 5 novembre 1918, à 6 heures du matin, Maurice Hacot, habitant d'Auchel et caporal affecté au centre radio-télégraphique de la tour Eiffel reçoit un message morse émis de Spa en Belgique. Il s'agit de la demande d'armistice de l'état-major1 allemand. Il transmet le message au colonel Ferrié.

Le 7 novembre 1918, Matthias Erzberger, représentant du gouvernement allemand, passe la ligne de front à Haudroy (commune de La Flamengrie, Aisne), en compagnie d’un autre civil et de quelques militaires. Ils sont dirigés vers la villa Pasques, à La Capelle pour préparer les négociations de l’armistice. C'est le caporal Pierre Sellier, originaire de Beaucourt (Territoire de Belfort), qui, ce jour-là, fut le premier clairon à sonner le premier cessez-le-feu.

Sous la responsabilité du commandant de Bourbon Busset, six voitures traversent la zone dévastée du Nord de la France, par Homblières et Saint-Quentin, pour se rendre au lieu de rencontre jusque-là tenu secret, une futaie de la forêt de Compiègne abritant deux petites voies ferrées parallèles, utilisées pour l’acheminement des pièces d’artillerie sur rail destinées au tir de longue portée sur lignes allemandes et où ont été acheminés deux trains, le train du maréchal Foch et un train aménagé pour la délégation allemande. Durant les trois jours, les Allemands n'ont que peu d'occasions de véritablement négocier. Ils doivent rapidement se plier aux conditions développées dans un texte qui leur est soumis. Ce texte avait été établi en dernier lieu par Foch, au titre de commandant suprême des forces alliées, après un mois de positions divergentes de Wilson, Clemenceau, Orlando et Lloyd George.

Le 9 novembre, le prince de Bade conseille au Kaiser l'abdication. Celui-ci part en exil aux Pays-Bas. Cet événement est un élément de pression important vis-à-vis des délégués allemands réunis dans le wagon de Rethondes. Le lendemain, le nouveau chef du gouvernement allemand, Friedrich Ebert, signe un pacte avec les dirigeants de son armée et implore son représentant à Rethondes de clore sans tarder les négociations.

Le 11 novembre, entre 5 h 12 et 5 h 20 du matin, l'armistice est signé avec une application sur le front fixée à 11 heures du matin, et ce pour une durée de 36 jours qui sera renouvelée trois fois (prolongation d'un mois dans le même wagon à Trèves le 12 décembre 1918 puis reconduction le 16 janvier 1919 et le 16 février 1919 pour une durée illimitée). À la suite de cet armistice est signé le traité de Versailles, le 28 juin 1919.

Source :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Armistice_de_1918

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