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10 juin 2014

Bientôt moins de généralistes que de spécialistes en France


Selon le Conseil national de l'ordre, le nombre de médecins généralistes a baissé de 6,5 % ces sept dernières années, tandis que le nombre de spécialistes a augmenté de 6,1 % sur la même période.

Les médecins généralistes sont de moins en moins nombreux en France, contrairement aux spécialistes (hors chirurgiens) qui pourraient même les dépasser d’ici 2020, d’après les chiffres dévoilés le 5 juin 2014 par le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom).

Au 1er janvier 2014, le Cnom recensait 198 760 médecins dits en « activité régulière », c’est-à-dire exerçant au même endroit, hors remplaçants ou temporairement sans activité. En légère baisse de 0,3 % par rapport à l’année 2013, ce chiffre vient confirmer la stabilisation des effectifs qui, selon le Cnom, devraient stagner jusqu’en 2020. Le Cnom recense aussi 60 823 retraités (+62,5 % depuis 2006), même si seulement un peu moins d’un quart d’entre eux sont toujours en exercice.

La baisse des médecins généralistes s’est accentuée, atteignant -6,5 % de 2007 à 2014, alors que leurs confrères spécialisés dans d’autres disciplines (hors chirurgie) ont connu une augmentation de +6,1 % sur la même période (+6,7 % pour la chirurgie). Une tendance bien partie pour perdurer, prévient le Cnom. Ainsi, si l’on compte actuellement 90 630 médecins généralistes pour 84 335 spécialistes (hors chirurgiens), le rapport devrait s’inverser d’ici 2020, avec 88 158 spécialistes pour 86 203 médecins généralistes, selon les prévisions du Conseil.

Meilleure rémunération pour les spécialistes, regain d’intérêt pour le salariat qui préserve la vie familiale, les raisons de cette baisse sont multiples. Mais pour le président de l’Inter Syndicale Nationale Autonome Représentative des Internes de Médecine Générale (ISNAR-IMG), Julien Poimbeuf, le manque d’attrait pour la médecine générale s’explique avant tout par le format des études de médecine.
« Il y a trop peu de stages en médecine générale pour les étudiants qui n’ont qu’un seul stage de six mois obligatoire », estime-t-il. « Les étudiants effectuent surtout des stages dans les services hospitaliers et sont plus en contact avec d’autres spécialités. Ce n’est pas étonnant qu’ils aillent vers un exercice où ils sont plus à l’aise », explique Julien Poimbeuf. « On a un enseignant pour 103 élèves quand pour d’autres spécialités, on en a un pour cinq. »

Paris enregistre la plus forte baisse

Selon le président de l’ISNAR, le manque d’informations relatives à l’installation agit comme un frein pour la plupart des étudiants :« Quand on s’installe il y a tout un socle de connaissances à avoir. Il faudrait vraiment axer la formation sur ça. » Claude Leicher, le président de MG France, le principal syndicat de médecins généralistes, relativise le phénomène : « Cela baisse un peu moins vite que ce qu’on craignait. »

Selon lui, il y a toutefois « une érosion du nombre de médecins généralistes alors qu’il y a une augmentation très importante du numerus clausus », qui définit le nombre d’étudiants admis en deuxième année de médecine. Cette augmentation « devrait commencer à produire des résultats. Mais le temps de formation d’un étudiant, c’est 14 ans », note-t-il. Aucune région métropolitaine n’est épargnée par cette baisse, à l’exception des Pays-de-la-Loire, où le nombre de généralistes est en hausse par rapport à 2007. A l’inverse, toutes les régions ont enregistré une hausse du nombre de spécialistes, de 0,6 % pour la Corse à 13,2 % pour le Nord-Pas-de-Calais.

Au niveau départemental, les disparités sont plus tangibles et confirment le recul de la population médicale de Paris, réputée pour sa densité. En perdant 21,4 % de ses médecins généralistes de 2007 à 2014, la capitale est la plus touchée, devant l’Aisne (-18,1 %), la Nièvre et le Val-de-Marne (-17,9 %). La Savoie connaît quant à elle la plus forte augmentation de médecins généralistes (+6,5 %), juste devant la Loire-Atlantique (+6,4 %).

Les coûts prohibitifs des loyers urbains expliquent en partie le regain d’intérêt des généralistes pour les régions rurales. Mais pour Julien Poimbeuf, les médecins ont surtout tendance à s’installer dans les régions où ils ont pu effectuer des stages. « On a toujours peur de ce qu’on ne connaît pas », estime le syndicaliste. Bien qu’appartenant à la Picardie, souvent évoquée pour sa situation alarmante, la Somme a connu une hausse du nombre de spécialiste de 19,6 % devant la Haute-Savoie (+19,1 %), la Lozère (+15,9 %) et la Gironde (+15,18 %).

Références

Atlas de la démographie médicale 2014

 

Source :

http://www.gazette-sante-social.fr/12107/bientot-moins-de-generalistes-que-de-specialistes-en-france?utm_source=newsletter-gss&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter-10-06-2014

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