Depuis le début de l’année, les Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ont connu deux grèves nationales de leur personnel. Et les actions ne cessent pas, avec une journée d’action récemment à Poitiers et une autre à Dijon. Les discussions sont engagées sur les moyens financiers alloués à ces structures.
Mais pour Étienne Maclouf, enseignant-chercheur en sciences de gestion à Sorbonne Universités, le malaise ne tient pas seulement au manque de moyens.
Pour comprendre la mobilisation dans les maisons de retraite, il faut aussi se pencher sur le mode d’organisation du travail.
La France est engagée dans un vaste mouvement de « modernisation » des soins aux personnes âgées dépendantes qui s’aligne sur les standards d’un nouveau management public en vigueur dans de nombreux pays, explique Étienne Maclouf.
Les besoins des résidents sont désormais évalués selon une grille baptisée Autonomie gérontologique et groupes iso-ressources (Aggir).
Cet outil vise à mieux ajuster les ressources des Ehpad aux besoins. En même temps, il est source de standardisation des soins, imposant par exemple un minutage donné pour la toilette d’un résident en fonction d’un degré de dépendance côté de 1 à 6.
Le début d’une certaine déshumanisation ?
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