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Un impressionnant chantier a débuté à la gare de Rennes.
Une métamorphose pour créer une porte d'entrée moderne
de la Bretagne pour TGV à grande vitesse,
TER et autres moyens de transport.
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Pourquoi une nouvelle gare ?
« Il ne s'agit pas que de rénover une gare, affirme Nathalie Juston, la directrice régionale de la SNCF. Ce n'est pas non plus qu'une histoire de lignes ou de trains. La nouvelle gare ? C'est avant tout l'ambition d'un territoire qui veut offrir à tous les Bretons de nouvelles mobilités. Le TGV à grande vitesse qui, en 2017, mettra Rennes à 1 h 27 de Paris, des TER mais aussi des connexions intelligentes avec tous les autres modes de transport. » Un chantier hors norme aussi porté par la Région, le département et Rennes métropole.
« La future gare de Rennes, c'est la porte d'entrée et de sortie de la Bretagne dans son ensemble, estime Gérard Lahellec, vice-président chargé de la mobilité et des transports à la Région. L'arrivée de la LGV mais aussi l'effort que nous mettons dans le développement des TER appellent à un réaménagement de la gare pour assurer sa fluidité. C'est ce qui motive notre engagement important et c'est un enjeu majeur. Avec cette infrastructure, Rennes n'est pas tourné que vers Paris. Aussi vers la pointe bretonne. »
Emmanuel Couet, président du Rennes Métropole rappelle de son côté que, « au printemps 2017, notre métropole sera plus que jamais la porte d'entrée de la Bretagne. La gare sera au carrefour de toutes les mobilités et de tous les grands équipements que nous construisons aujourd'hui dont la ligne B du métro. »
Des chiffres et des hommes
Aujourd'hui, la gare accueille, en moyenne, près de 63 000 voyageurs. À l'issue des travaux, sa fréquentation passera à 128 000 passagers jours et correspondra aux besoins de mobilité des Bretons. Une capacité que l'actuelle gare, qui frise déjà l'asphyxie, aurait été incapable d'absorber. « Notre priorité est que les passagers puissent circuler sans encombre dans la gare. » Côté, chantier, ce ne sont pas moins de 700 000 heures qui seront consacrées uniquement à la rénovation de la gare.
Quant au budget global, il est de 107 millions d'euros hors taxe. Une enveloppe partagée entre l'État (10 millions), la Région (25 millions), le Département (5 millions), Rennes métropole (26 millions), Rennes (10 millions), la SNCF (26 millions) et SNCF Réseau (5 millions).
Un défi d'ingénierie
Si tout se passe bien, la nouvelle gare, ou plutôt le pôle d'échanges multimodal devrait être livré début 2018. Un chantier très complexe. « Notre défi est de pouvoir réaliser l'ensemble des travaux tout en maintenant le trafic ferroviaire et l'accès la gare aux voyageurs en toute sécurité » précise Nathalie Juston. Actuellement, c'est la façade nord de la gare qui est livrée à l'appétit des mâchoires d'une grignoteuse. Suivront 6 phases étalées dans le temps.
En juillet 2016, l'emblématique entrée avec son horloge sera détruite et débutera la construction de la nouvelle couverture de la gare à base de ballons spéciaux gonflables ! Quatre grues géantes seront aussi installées et la fameuse passerelle, enjambant les voies et reliant le quartier nord au sud, sera installée en janvier. Sans compter sur la création d'un nouveau quai et l'allongement de plusieurs autres. En tout, un chantier qui mobilise 300 ouvriers.
Une gare dans la cité
La nouvelle plateforme ne sera pas qu'une gare. « Ca sera aussi un lieu de vie et d'échange totalement intégré dans son quartier et dans la cité. Un véritable lien urbain avec des commerces, des services, des outils numériques » assure la directrice de la SNCF. Une gare qui sera aussi partie intégrante d'EuroRennes, le grand projet d'aménagement urbain du quartier de la gare.
Des commerces sur 2 300 m2
L'espace commercial de la gare va doubler sa surface en passant de 1 200 m2 à 2 300 m2 sur trois niveaux. Le groupe privé Demeter concessions (famille Ruello), qui gère depuis 1991 les boutiques, va investir 20 millions d'euros et commercialisera donc les futures surfaces commerciales. « Nous allons proposer douze coques, dont deux de 500 m2. détaille Christophe Gaultier, le directeur du développement à Demeter Concessions. Il y aura une brasserie, des sandwicheries, de la restauration rapide, des cafés, des boutiques d'objets connectés, un espace beauté, etc. Nous commençons à démarcher des enseignes mais nous sommes également approchés par de grandes marques internationales. Des marques qui n'existent pas à Rennes ». L'enjeu est de taille car la future gare accueillera chaque jour plus de 120 000 personnes, soit 120 000 clients potentiels.
Christophe Gaultier précise également que l'espace commercial a été pensé : « en fonction des nouveaux comportements des consommateurs et des voyageurs. Il sera moderne et connecté. Il s'inclura également dans le nouveau quartier EuroRennes ».
L'espace commercial comportera également un Relais H (géré directement par la SNCF), une boutique Korrigo et un espace pour les loueurs de voitures. Les premières boutiques seront livrées en 2017 et l'espace commercial sera intégralement achevé en 2018.
Des immeubles de bureaux futuristes
Il y a un an, élus, architectes et aménageurs ont dévoilé le projet Trigone, qui s'inscrit dans le futur quartier Euro Rennes. L'îlot Trigone comprend trois immeubles de bureaux et locaux commerciaux de sept à huit étages. Ils sortiront de terre, à l'horizon 2017. C'est l'un des éléments majeurs du projet Euro Rennes, qui vise à remodeler l'ensemble du paysage urbain de la gare, dans la perspective de la nouvelle ligne à grande vitesse (LGV) en 2017 et de la seconde ligne de métro, en 2019.
L'ensemble immobilier comprend 12 000 m2 de bureaux et commerces, deux jardins intérieurs dont l'un sera accessible au public en journée, ainsi qu'un parking semi-enterré d'une centaine de places.
Pour réaliser cette vaste opération, la Poste va détruire le parking sur plusieurs niveaux qui existe actuellement face au bureau du Colombier.
Samuel NOHRA
Source : http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/rennes-nouvelle-gare-enjeu-breton-majeur-08-11-2015-239568