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12 novembre 2014

Dans le golfe, les oiseaux migrateurs suivis à l'oeil

photo des bécasseaux variables s'envolent au milieu de bernaches cravants. © thierry creux

Des bécasseaux variables s'envolent au milieu de bernaches cravants.

© Thierry Creux

Canards siffleurs, bernaches... Ces oiseaux se posent moins souvent dans les zones humides. Des spécialistes sillonnent le terrain pour les compter.

Emmitouflés dans des doudounes, les agents de la réserve nationale de la chasse et de la faune sauvage sont face au golfe, l'oeil rivé dans leur lunette sur pied.

« Clic, clic, clic, clic. » Le compteur serré dans la main droite, l'autre main pour régler la mise au point, Jérôme Cabelguen, conservateur de la réserve, compte les canards siffleurs. « Au moment où je vous parle, sur la vasière de Saint-Colombier, nous avons 785 canards siffleurs. »

Ce n'est pas un chiffre énorme et le constat est clair : certaines espèces d'oiseaux migrateurs se raréfient année après année. Le golfe du Morbihan accueillait en moyenne 35 000 canards siffleurs dans les années 1960, les ornithologues n'en observent plus aujourd'hui que 4 000 en moyenne. « Nous avons 55 % de canards siffleurs en moins entre 1991 et 2013 », chiffre Jérôme Cabelguen.

Les canards sifflent de moins en moins

Et quelle en est la cause ? « Nous avons effectivement une bonne vision des effectifs mais pas de facteurs qui expliquent cette baisse. Est-ce lié à l'influence du changement climatique, à l'assèchement de certaines zones humides ou encore à un sol moins riche en nourriture ? Nous ne savons pas », ajoute le conservateur.

En ce début novembre, les migrateurs affluent dans le golfe du Morbihan qui figure parmi les zones humides littorales d'importance majeure pour l'accueil des oiseaux d'eau en migration ou hivernage sur le littoral Atlantique de l'Europe.

En cette période, plusieurs dizaines de milliers d'individus viennent se nourrir dans les vasières et le plus souvent à marée basse.

Plusieurs opérations de comptages sont organisées par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ces dernières semaines. Jeudi, ils étaient une quinzaine à sillonner les marais entre Sarzeau, Séné et jusqu'à Locmariquer.

La situation est toute aussi inquiétante pour trois autres espèces en déclin sur le long terme : le canard pilet, les fuligules milouin (un canard plongeur) et les bernaches.

« Les bernaches arrivent fin septembre et nous atteignons un pic en novembre. Elles viennent de Sibérie et font une escale dans le golfe du Morbihan. Elles peuvent descendre en baie de Bourgneuf et le pic est attendu dans le bassin d'Arcachon où l'on peut retrouver 50 000 bernaches », raconte le conservateur. Enfin, le garrot à oeil d'or, le grève esclavon et le harle huppé, trois oiseaux plongeurs, se font aussi de plus en plus rares dans notre région.

Reproduction

Jérôme Cabelguen, qui suit l'hivernage des oiseaux depuis longtemps, constate a contrario que certaines espèces se reproduisent à grande vitesse. C'est le cas de la barge à queue noire, un limicole d'assez grande taille avec un bec très pointu. « + 3 594 % entre 1991 et 2014 et + 79 % entre 2009 et 2013. C'est un chiffre plutôt rassurant. »

De son côté, l'association Bretagne vivante tire la sonnette d'alarme. « Sous l'influence du réchauffement climatique, et son cortège d'hivers moins rigoureux, certaines espèces ont tendance à descendre moins au sud que par le passé et à rester en mer du Nord ou en mer Baltique. Ce qui fait que, d'ici quelques années peut-être, on ne les verra même plus en Bretagne ! »

Maël FABRE.   Ouest-France  

Source :

http://www.rennes.maville.com/actu/actudet_-dans-le-golfe-les-oiseaux-migrateurs-suivis-a-l-oeil_fil

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