Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
* Evynou 35 *
* Evynou 35 *
Newsletter
Derniers commentaires
30 octobre 2014

Dominique Bona à l'Académie: les féministes applaudissent

«On trouve ça très bien que ce soit une femme, qui rejoigne une académie composée très majoritairement d'hommes âgés» explique la porte-parole de Osez le féminisme!

Pour Pauline Arrighi, porte-parole du réseau de militant-e-s Osez le féminisme!, la nouvelle Immortelle pourrait faire souffler un vent de nouveauté sur l'institution.

Ce jeudi, la romancière catalane Dominique Bona a été reçue au sein de l'Académie française. Après notamment Marguerite Yourcenar, Hélène Carrère d'Encausse, Simone de Beauvoir et Jacqueline de Romilly, elle est la huitième femme à rejoindre l'institution du quai de Conti. Pour Pauline Arrighi, porte-parole d'Osez le féminisme!, c'est une très bonne nouvelle. «On trouve ça très bien que ce soit une femme, qui rejoigne une académie composée très majoritairement d'hommes âgés. L'Académie française, c'est un lieu de pouvoir qui modèle la langue française et fixe son usage. C'est positif de voir que les femmes y seront un peu mieux représentées». Les décisions sur l'évolution de la langue sont actuellement prises par une institution qui ne compte que huit femmes sur quarante immortels.

En plein débat sur la féminisation des titres et des fonctions, Osez le féminisme! accueille la venue d'une femme avec enthousiasme. Les termes comme «auteure», «professeure» ou «ingénieure» ont été récemment qualifiés par l'Académie de «véritables barbarismes.» Ce qui n'est pas anodin pour Pauline Arrighi. «L'Académie est très crispée sur les titres masculins et sur la règle de grammaire selon laquelle le masculin l'emporte sur le féminin. C'est un message très fort, ça nous montre que l'être humain, par défaut, est un homme, et qu'être une femme c'est une particularité.» L'argument de la laideur des termes ainsi féminisés est, selon elle, irrecevable. «La langue modèle les esprits, continue-t-elle. Nous, on ne pense pas que le langage est séparé de la «vraie vie». La langue a des possibilités d'évoluer, c'est ce qui s'est passé au 17ème siècle. Avant ça, le mot «autrice», par exemple, était parfaitement accepté. La langue n'est pas la nature, c'est un vrai enjeu que l'on peut tout à faire remettre en question. Le fait d'avoir une meilleure représentation féminine à l'Académie peut aider à aller en ce sens.»

Un traitement médiatique biaisé

Si les militantes se réjouissent de l'arrivée de Dominique Bona, le traitement médiatique de sa réception au sein de l'Académie montre, selon la porte-parole, les progrès à accomplir. «J'ai vu un seul article qui explique ce qu'elle a écrit, raconte Pauline Arrighi.» Surprise aussi de voir que son épée soit devenue un bijou. «On vide l'arme de son sens et on en fait un bijou pour la faire porter à une femme, s'étonne-t-elle. Il y a une forte signification derrière ça.» Mais pour l'heure, il faut tout de même se réjouir. «Nous, on souhaite juste la parité» conclut Pauline Arrighi. Il y a désormais huit femmes sous la Coupole.

Par

Publicité
Commentaires
Publicité